Muse – The 2nd Law

Muse est un groupe passionnant, parce qu’il déchaîne… les passions. Combien de débats musicaux naissent tous les jours autour de la formation britannique ? Alors pour faire simple et aborder cette chronique dans les meilleurs conditions pour vous, je vais rapidement vous résumer mon ressenti de Muse depuis le début : deux premiers albums sublimes (Showbiz et Origin Of Symmetry) et une décadence continue depuis.

Une fois que le chroniqueur explique comment il appréhende un groupe, généralement ça va mieux pour comprendre la suite. Rentrons dans le vif du sujet, The 2nd Law, un album comme les autres, du moins comme les précédents.

Muse n’a pas changé. Groupe plein de fougue sur scène, ses compositions ont terriblement moins de relief dans l’intimité. Et cela malgré une réelle volonté de faire bouger les choses, d’envoyer du lourd avec les guitares et — plus récemment — l’électronique. Le groupe étend une nouvelle fois son registre et s’en va explorer des contrées sonores, sans la moindre prise de risque. Pourquoi ? Parce que cette exploration a déjà été faite bien avant eux, et qu’ils ne font que rebondir dessus.

Oui, ce qui embête vraiment, c’est le nombre fois presque incalculable où l’on se dit « Tiens, ça me fait penser à… », « Oh, on dirait… », « Mince, c’est presque comme… » et vous rajoutez un groupe / une chanson en fin de phrase. Une impression déjà ressentie sur Black Holes and Revelations et qui laissait un arrière-goût désagréable. Dès Supremacy, le fantôme de Led Zeppelin surgit sans crier gare, et l’on atteint des sommets avec des titres comme Panic Station qui pompe allègrement chez Queen (influence déjà connue de Muse) voire George Michael. Zéro risque, on vous dit, c’est facile après que Panic Station devienne un carton. Vous pouvez également rajouter U2 qui vient ponctuer de-ci de-là des passages, et vous comprendrez pourquoi The 2nd Law est encore un album en demi-teinte. Cela en est même assez déroutant quand Muse prend pour influence… Muse eux-mêmes, avec le titre Explorers qui renvoie directement à Invincible (sur Black Holes and Revelations… la boucle est bouclée).

Evidemment, difficile de ne pas trouver des pistes attachantes dans ce nouvel album. Animals bien sûr (qui puise dans le meilleur de Radiohead), Panic Station comme on l’a déjà souligné, ou les deux pistes The 2nd Law qui clôturent bien l’album. Mais on est toujours très loin du génie des débuts.

2.5 / 5
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