Prisoners

La planète cinéma n’est pas si grande, et quand un succès critique et public arrive, son auteur a toutes les cartes en main pour réaliser ce qu’il veut. Denis Villeneuve, sorti d’INCENDIES, change de registre mais sans perdre sa caméra, pour un thriller nauséeux au casting de luxe. PRISONERS réunit un joli lot d’acteurs pour un résultat noir et découpé.

Histoire « classique » d’enlèvement d’enfants, PRISONERS se concentre sur la personnalité particulière d’un des pères meurtris, capable de tout pour retrouver sa fille, contre le policier en charge de l’enquête, lui-même un peu en marge des méthodes traditionnelles. Un binôme qui se suit, se chasse et s’observe alors que la tension est au maximum face au temps qui passe. Villeneuve ne choisit pas la simplicité avec un montage alterné des deux côtés de l’histoire, de ces deux hommes à la poursuite du même but mais avec des philosophies différentes. Et c’est là toute la réussite de PRISONERS, au-delà de son postulat de départ : pour mieux coller au récit et à ses questions sans réponses, le réalisateur canadien offre un dédale scénaristique où se perdre, un labyrinthe avec de vraies sans-issues et plusieurs solutions.

Et c’est forcément intéressant, un film qui vous laisse avec vos interrogations. Loin de la facilité de la plupart des films d’aujourd’hui, dans la lignée d’un MYSTIC RIVER ou ZODIAC, tout aussi visuel mais moins clinquant, Denis Villeneuve parvient à retranscrire la détresse d’une situation complexe et le désespoir des familles face à l’insupportable. Fascinant à plus d’un titre, sans concession et magnifiquement interprété, ce PRISONERS offre de nombreux recoins à explorer. Hugh Jackman démontre, comme jamais, qu’il reste aussi un acteur plein de ressources sans ses griffes.

4 / 5
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