Les Gardiens de la Galaxie

Marvel got a Gunn

LES GARDIENS DE LA GALAXIE déboule avec grand fracas sur les écrans français dans très peu de temps mais semble déjà être franchement partout. LES GARDIENS DE LA GALAXIE terrasse la concurrence au box office mondial, LES GARDIENS DE LA GALAXIE obnubile les réseaux sociaux, LES GARDIENS DE LA GALAXIE recouvre les abris bus, LES GARDIENS DE LA GALAXIE sature les pré rolls et intrigue même les gens de la rive droite. LES GARDIENS DE LA GALAXIE. LES GARDIENS DE LA GALAXIE ? LES GARDIENS DE LA GALAXIE !

Dernier né des studios Marvel, l’exposition de cette nouvelle franchise enthousiasme la presse, les fans, les cinéphiles et même les aficionados de cinémas bis. Alors comment expliquer cet avis commun extatique, spécialement pour l’adaptation d’une série de comics relativement (ou totalement) inconnue du grand public ? Déjà, dans les années 1990, l’émergence d’une nouvelle scène hollywoodienne, comptant notamment dans ses rangs moult sales gosses enfants chéris (à l’image de Kevin Smith et Quentin Tarantino), donna l’idée aux frères Weinstein (légendaires producteurs et fondateurs de Miramax) de mettre en avant les réalisateurs plutôt que le casting (souvent faute de « gueules » bankables) et de centrer une large partie de la promo autour de la personnalité de ceux-ci. Et paf, James Gunn.

Elevé au grand air au sein dernier bastion du vrai cinéma indé, TROMA, réalisateur du très classieux SLITHER et des cultes (mais méconnus dans nos contrées) PG PORN, juge de télé réalité (SCREAM QUEEN season 1 est un immense programme sous estimé) et bien sûr, responsable de « l’autre » film sur les real-life superheroes SUPER (celui qui est violent, celui avec le mec de THE OFFICE) les studios Marvel ont fait le pari de confier à ce relatif outsider leur méga blockbuster estival basé sur un comics de 3e catégorie, et dont l’argument sex appeal est vert. Soit un cadeau pas sympa sympa. Le reste du super brainstorming de pré production se déroule comme ça dans ma tête :

« – Bon, les mecs, pour l’été 2014, on fait un truc ambitieux, frais et novateur !
IRON MAN 4 ?
LES GARDIENS DE LA GALAXIE !
– Mais on est pas censé ne faire que des adaptations de comics qu’on édite ?
– Non mais c’est un Marvel.
– OKÉ DÉSO. Et tu crois que Whedon à 5 minutes pour gérer ça ?
– Je voulais qu’on le file à James Gunn.
– Tu parles du scénariste du TROMEO AND JULIET ?
– Je parle du mec qui a réalisé SUPER et qui va apporter un frisson punk à notre catalogue
– Et sinon, tu crois que Whedon a 5 minutes pour gérer ça ?
– Ça sera James Gunn, c’est signé, et il y aura un raton laveur badass qui parle et Chris Pratt.
– Je ne sais même pas par quoi commencer… Le petit gros de PARKS AND REC ?
– Y’a bien Mouloud Achour dans LE CHOC DES TITANS
– Et c’est qui le quotas meuf ?
– On pense à Zoe Saldana ?
– La sublime black de STAR TREK ? Non mais je suis pour ! Non mais d’accord !
– Ouais, et on la peint en vert. Et on met le mec de FAST AND FURIOUS en arbre qui parle. »

Ils eurent plein d’enfants et s’en allèrent manger des Cornettos.

Au delà du coté un peu foireux du projet sur le papier, ce qui est simplement fabuleux pour une production de cette ampleur, c’est que CE N’EST PAS UN FILM DE QUATERBACK. LES GARDIENS DE LA GALAXIE est un célébration des outcasts, trop naïve et trop bien calibrée au niveau du marketing pour être honnête, mais ça n’en reste pas moins un film sur des gens qui loosent, ont des motifs franchement douteux, quand ils ne sont pas complétement cons et c’est bien ce qui les rend si cools. Parce que c’est gavant les héros, parce que c’est relou la noblesse des sentiments, parce que passe moi une bière pour aller avec ma pizza…

Enfin, la scène post générique pose un bon gros majeur final en ressortant du fond du coffre à jouets la créature la plus formidablement casse-pieds du bestiaire maison, en se payant l’audace de ne même pas annoncer le prochain film de l’univers étendu.

Fuck yeah Mister Gunn.

4.5 / 5