Le Hobbit : la Désolation de Smaug

Longue histoire que celle de Peter Jackson et l’univers de JRR Tolkien. On pourrait penser qu’au bout de 5 films, bientôt 6, le néo-zélandais serait fatigué et/ou lassé de devoir arpenter la Terre du Milieu à grands renforts de paysages magnifiques plein cadre, ou de baston avec les Orques. Et bien non ! Preuve s’il en est, ce 5e opus, le 2e du HOBBIT, redonne un sérieux coup de fouet à une nouvelle trilogie un poil bavarde dans son premier segment. Cette DESOLATION DE SMAUG, référence à l’atmosphère prégnante du film, un peu plus noir et taciturne que d’habitude, est une aventure à hauteur de hobbit, pied au plancher. 2h40 de film qui se laisse voir avec un plaisir non dissimulé, et surtout sans aucun temps mort.

On se demandait comment Jackson allait pouvoir étirer le Hobbit, roman original bien plus court que le Seigneur des Anneaux. Réponse, en nous conviant à du grand spectacle. Et c’est peut être là le seul défaut de cette DESOLATION DE SMAUG, second film sur trois, segment étiré entre un début et une fin, qui doit nous faire patienter jusqu’à l’année prochaine (vivement !). Du coup, nous voilà embarqué en pleine aventure. Pas question de se reposer, et après une introduction un brin abrupte (eh oui, si vous n’avez pas vu le premier, cela risque d’être difficile), place au grand spectacle. Contrairement au premier, qui recopiait la formule d’introduction de LA COMMUNAUTE DE L’ANNEAU, ce deuxième HOBBIT est un pur concentré de courses poursuites dans tous les sens, et de scènes alternées entre des nains en quête de leur royaume (jusqu’au fond du palais royal, et le fameux Smaug – scènes épiques et remarquablement pensées), un mage cherchant le mal (oui, on raccommode tout cela à la première trilogie), et le background autour des villes anéanties par Smaug.

Réalisateur généreux, Jackson se fait plaisir. Clairement, rien ne se décide dans ce film, et pourtant il a son importance. D’une succession de rencontres inattendus, Jackson retrouve son univers fétiche, des personnages lumineux (le retour d’Orlando Bloom en Legolas, ou l’apparition d’Evangeline Lilly passent très bien), et toute une dramaturgie qui lui est propre. Tout semble fluide et efficace, faisant de ce 5e film sans doute le plus complet, sans temps mort ni arrêt. A l’inverse, il apparaît comme le segment intermédiaire d’une histoire à finir, et présente peu d’enjeux. Malgré tout, Jackson livre son cadeau surprise : Smaug, personnage et dragon massif, magnifique et sombre à la fois.

La révolte gronde, la guerre est imminente.. Peter Jackson place ses pions, non sans éviter les séquences obligatoires (les fameuses Araignées…), ni sans récompenser son spectateur. Vous en aurez pour votre ticket, et clairement sans forcer. Les presque trois heures de film passent sans mal, et on redemande. Si c’était un amuse gueule du dernier film à venir, notre patience sera mise à dure épreuve. Et quitte à attendre la version longue, c’est en revoyant le premier HOBBIT qu’on va devoir attendre.

4.5 / 5