Haywire (Piégée)

On ne présente Steven Soderbergh, jeune réalisateur prolifique entre mille, qui ne s’arrête plus de tourner malgré des promesses de se retirer du business. Effet de style? Hétéroclite, Soderbergh n’a de cesse d’aller chercher des sujets et des formes de films variants à chaque fois. Pour HAYWIRE, il passe au thriller musclé et féminin, sorte de variation à la Bourne avec boobs. Et comme d’habitude, on a l’impression qu’il ne force pas.

Avec ses trois films à l’année, on pourrait penser Soderbergh dépassé. Que nenni, s’il ne sort plus de très grands films, il parvient à concentrer son travail sur des films secs et nerveux. Après un CONTAGION analytique et réaliste au possible, le voilà s’entraînant au film d’espionnage qui tourne mal. Casting délirant (Ewan McGregor, Michael Fassbender, Michael Douglas, Banderas…), et surtout son héroïne, une Gina Carano inconnue sur grand écran, parfaite dans le rôle, Soderberg confirme bien qu’il sait choisir et placer son casting. Pour le reste, ce HAYWIRE est une vaste course poursuite, tant dans l’histoire (flashbacks & autres) que dans le film, qui contient le quota nécessaire de free fight et d’entourloupes d’espionnage à l’ancienne. N’y cherchez pas d’esbrouffes, on nous la fait ici de manière très réelle, tant sur les coups que sur les manigances de couloir.

Et ça fonctionne. Si ce PIEGEE (en français) ne restera pas en mémoire, on hésite à penser que Soderbergh y voit là une nouvelle franchise à la OCEAN’S ELEVEN. L’héroïne est à creuser, les intrigues vastes et encore peu exploitées… Décidément ce Soderbergh est bien étonnant, ayant l’air de s’amuser à réaliser des petits films au potentiel bien que plus important qu’il n’y paraît. Reste à voir la suite… Un film de strip tease masculin?

3 / 5
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