Django Unchained

Quentin Tarantino étonne son monde. Après un paresseux INGLOURIOUS BASTERDS, certes divertissant mais un peu trop passif, le voilà de retour avec une revisitation d’un western de série B, revu et corrigé évidemment à sa sauce : DJANGO UNCHAINED. Du western pour QT? Une évidence telle qu’à la sortie du film on respire un grand coup. Le fantasque réalisateur américain, au-delà de toute attente, nous offre un nouveau spectacle pyrotechnique de haute volée, remixant comme toujours ses références (et sa propre filmographie) pour en sortir une œuvre imposante (2h40) et un foutoir total. Fort heureusement, il combine les deux pour nous offrir la première vraie virée cinématographique de l’année.

A son niveau, Tarantino cabotine. N’ayant plus rien à prouver, ayant tout à faire, l’américain joue avec les codes du cinéma, ses propres codes (de nombreuses scènes sont des références directes à ses précédents films) et nous divertit tout en s’amusant. DJANGO UNCHAINED est une histoire en plusieurs parties, où un esclave libéré (Jamie Foxx, comédien trop rare mais d’une haute classe en cowboy patibulaire) prend le chemin de la vengeance pour retrouver sa femme et ses ex-employeurs. Difficile de résumer : DJANGO part dans tous les sens, s’offre des scènes n’ayant aucun rapport avec l’intrigue (le passage de Jonah Hill notamment, certes inutile mais tellement indispensable), virevolte de part et d’autres entre deux cascades ou règlements de compte en pagaille, comme toujours très sanglant et débordant d’idées. Et au milieu de tout cela, il trouve le temps de nous parler. Des pauses évidemment largement bavardes (sinon on se serait trompé de réalisateur), où le cinéaste fait parler son nouveau meilleur ami, un Christopher Waltz espiègle comme toujours (depuis INGLOURIOUS…), vrai maître de la facétie qui pose les grands principes de l’histoire à venir. Et qui se créée devant nous!

Politique, social, sanglant, romantique, désincarné mais habité, ce DJANGO UNCHAINED est un patchwork de plusieurs choses, de plusieurs sous-couches. Un film somme (mais sans être trop lourd) d’un Tarantino en pleine maîtrise de son art et qui, malgré quelques passages de plus bas niveau, récompense son spectateur. De l’humour, de l’action en grande pompe, le tout enrobé dans le style QT (un vrai plaisir de musique, de casting, de dialogues, de plans et de lumières) ce DJANGO marque le retour du maître dans un style qui lui va comme un gant. Reste à voir où il ira poser ses valises la prochaine fois…

4.5 / 5
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