Retour temporel sur la deuxième année de THE NEWSROOM, le show cathodique d’Aaron Sorkin. L’heureux scénariste nous sert ici un sous texte critique d’une Amérique contemporaine bien loin des séries classiques. Malheureusement cantonnée à des audiences assez limitées, la série aura pourtant droit à une troisième saison, annoncée comme l’ultime.
Il faut avouer que cette deuxième année n’était pas la plus facile à lire (ou regarder). Après nous avoir immergé dans sa salle de rédaction, à suivre l’équipe d’un journal du soir au présentateur charismatique (un républicain sur le retour), la série tente le tout pour le tout. Avec toujours ses quelques mois d’écart, elle suit ici les élections nationales, la tension montante, le tout mélangé avec un scandale d’informations falsifiées. Entre crédibilité du journaliste d’aujourd’hui, manipulation des masses et gestion d’un évènement politique (en coulisses et devant l’écran), THE NEWSROOM ose tout et pourrait nous perdre en route.
Car entre le fil rouge, les histoires par épisode et l’évolution de ses personnages (l’une des forces de Sorkin étant de jouer en parallèle les love story des personnages, histoire de souffler un peu et/ou de rajouter une autre tension), il y a beaucoup de choses à digérer, et à vitesses différentes. Bien suivre chaque épisode sera donc nécessaire pour ne pas oublier un élément important, un détail également, mais l’important est là ; loin au-dessus des séries hebdomadaires, THE NEWSROOM fait partie de ses séries à la finesse et l’intelligence rare, portée par un ensemble de personnages attachants, et si l’action ne se limite qu’aux murs d’une télévision new yorkaise le propos reste global. On attend, avec déjà nostalgie, la dernière salve d’épisodes.
3.5 / 5