Et si l’avenir des séries.. venait des USA ?

On ne dira pas que la télévision doit s’adapter à l’arrivée du web et l’interaction avec le social media. Non, non. On pourra remarquer l’irruption dans nos vertes contrées de nouvelles applications ou outils pour mieux appréhender la vie du petit écran vers et sur la toile. On sait faire, et les programmes à fortes audiences (dont, en l’absence de réelle curiosité à leur égard, je saurais bien retrouver les noms) fleurissent sur les réseaux sociaux. Tout cela est encore embryonnaire, surtout à l’aube de la télévision connectée.

Mais c’est bien du côté de la grande Amérique que le comportement de fond pourrait évoluer. Comment ne plus avoir peur du World Wild Web, ou du moins l’appréhender plus intelligemment pour travailler la diffusion d’un vieux contenu : la série télévisée. Jusqu’à présent, les networks et les ayants droits se sont contentés de crier après le téléchargement illégal et les communautés sans réellement y réfléchir. Comment les dépasser ? Et la solution pourrait bien venir du câble.. Rien d’étonnant, après tout ce sont aussi eux qui ont les séries les plus excitantes du moment (avis personnel).

Vieille méthode remise au goût du jour : HBO sortira bientôt la troisième saison de l’ogre GAME OF THRONES, adaptation de la franchise d’héroïc-fantasy de George R. R. Martin. Et plutôt que de tenter une lutte vaine contre les pirates, qui ont permis à la série de truster la première place de sa catégorie en 2012 (élue série la plus téléchargée), la chaîne place tous ses efforts dans sa diffusion internationale. Le point faible du média télévision est bien la séparation en territoires (pays le plus souvent) de diffusion, laissant souvent plusieurs mois entre l’arrivée sur les ondes américaines puis la reprise mondiale. Du moins en France, c’est quasiment toujours le cas, nos chers fans devant attendre sagement l’arrivée pendant de longs mois de leur saga préférée. Les pertes financières sont évidentes, et la frustration généralisée. On notera donc un effort soutenu par HBO et les producteurs pour que la série fantastique atteigne rapidement son public, et en France Orange (le diffuseur officiel) proposera la série dès le lendemain, sous tirée et tutti quanti. Les autres chaînes le font également pour la plupart des séries étrangères. On applaudit l’apprentissage, vive le numérique.

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Dans la nouvelle école, et si on se passait de chaîne ? Après tout, la production d’une série ne nécessite guère plus qu’un canal de diffusion, et si on enlève le diffuseur historique il reste… le web. Netflix, la plateforme de VOD par abonnement américaine, grignote (engloutit) des parts de marché colossale outre Atlantique, et s’attaque déjà à ses premières productions, au nez et à la barbe des networks en place. Premières prises ? HOUSE OF CARDS, orchestrée par David Fincher et joué par Kevin Spacey, et la reprise de la déjà culte ARRESTED DEVELOPMENT pour une quatrième saison d’ores et déjà prévue pour être le rendez vous de l’année. Autant dire deux jolis coups dans la grande bataille des séries, qui lance la mode. Et change les habitudes : format libre, diffusion en un seul bloc (tous les épisodes disponibles le même jour…).. et donc diffusion internationale possible.

Dommage, Netflix et ses consoeurs sont encore bloquées aux frontières françaises, voir européenne. Un problème lié à d’autres raisons, à la chronologie des médias, aux guerres d’influences des lobbyistes en tous genres. L’avenir est pourtant ouvert aux opportunistes, et si le web commence à s’offrir Fincher et consorts, gageons que les plus grands y réfléchiront à deux fois avant d’investir à tout va. Et à l’heure où les revenus principaux proviennent des ventes vidéos, quid du support d’origine, la télévision ?

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