The Wire – Saison 5

Terminer une œuvre marquante, quelqu’elle soit, peut créer un effet de manque. Après 5 saisons de THE WIRE (SUR ECOUTE en VF), c’est un grand vide qui apparaît, un gouffre télévisuel qui pour l’instant (4 années après la fin) n’a pas trouvé son égal dans l’exploration de la société contemporaine (américaine, soit, mais pas si éloignée humainement) et d’une densité incroyable, récompensant un travail accompli sur 5 années.

En dernière saison, après les flics, l’export/import, la politique et l’école, THE WIRE nous rajoute une couche supplémentaire : les médias. Suivant (anticipant?) le développement des médias, la série malmène ses héros, ses flics, juges et procureurs du quotidien dans un grand maelström de vies et de quartiers, et ramène ici ce que l’ont entrevoyait depuis deux saisons. Et pas n’importe quoi ; des journalistes de terrain, des vrais, qui cherchent le sujet. Des vieux (ou moins vieux) briscards de l’écrit à la recherche du scoop. Pas étonnant quand on sait que la série a été écrite par un ancien flic et un ancien journaliste. Cet angle de vue permet d’explorer le Baltimore que l’on connaît, et surtout de confronter McNulty (redevenu alcoolique, repoussant et jusqu’au-boutiste pour contrer la criminalité) et comparses à une crise sans précédent, les prémices d’un ouragan économique, des tempêtes politiques et d’un contexte peu favorable dans leur volonté de coincer les caïds des bas quartiers.

THE WIRE est un pièce tragique et moderne, où les gentils ne le sont pas vraiment, où les bad guys ne seront jamais totalement repoussants, et où personne ne gagne réellement. En cela, cette cinquième année (en parfaite continuité des deux précédentes, mais évidemment du show en entier) clôture avec brio une série à l’écriture ciselée, aux thématiques, sous-thématiques, destins et interprétations travaillés à n’en plus finir. Et non sans révéler, mais on commence à s’habituer, des fausses pistes et des fins en cours de route. Non contente d’incarner sans doute aucun la classe ultime parmi les séries de ces dernières années, THE WIRE nous met une claque d’humilité et de fatalité dont on se souviendra longtemps. Reste à trouver son successeur, ou sa suppléante?

5 / 5
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