Mr Robot – saison 3 : sudo killall

Sans doute la petite pépite de ces dernières années, Mr Robot a réussi à développer un univers et une multitude de personnages attachants (disons plutôt « intenses ») sans hésiter à se défaire de quelques-uns lorsque cela était nécessaire.

Cette formule ne change pas avec la saison 3. La série technologeek nous emmène dans le quotidien économique d’une Amérique dévastée après les événements du 9 mai (saison 1) et l’enfermement physique et psychologique de son héros (saison 2).

Au coeur de cette saison 3 : « l’étape 2 ». Celle qui suit l’attaque du 9 mai, visant à donner un coup encore plus violent à Ecorp, symbole du capitalisme déviant. À la manoeuvre : la Dark Army, le collectif de hackers chinois mené par Whiterose, et aidée par beaucoup de personnes infiltrées aux États-Unis… beaucoup beaucoup.

De l’autre côté du filet : le FBI, bénéficiant d’un indic’ pour l’aider à dénouer toute l’affaire, avec un train de retard. Mr Robot saison 3 se saisit à nouveau de l’actualité mais prend des gants : nous ne sommes pas exactement dans le présent, puisque l’on découvre par exemple que l’installation de Trump à la Maison-Blanche n’est qu’une des manipulations de la Dark Army (genre…).

Elliot Alderson et son alter-ego Mr Robot ne communiquent plus directement, chacun est éveillé pendant que l’autre dort. Une situation qui conduit au summum de la schizophrénie, puisque les deux visions sont souvent opposées, Elliot se retrouve parfois à devoir défaire en urgence ce que Mr Robot a initié, ou inversement.

Les autres personnages de la galerie ne sont pas en reste. L’acteur Bobby Cannavale (Boardwalk Empire, Vinyl, Master of None…) y fait une entrée remarquée et constitue l’une des belles nouveautés, au même titre que l’on retrouve avec plaisir l’agent du FBI Dominique « Dom » DiPierro. À l’inverse, le potentiel du personnage de Tyrell Wellick (que l’on retrouve également avec plaisir) est peu exploité par cette saison (c’est déjà mieux que la précédente direz-vous).

Hacking informatique, économie, politique et même un peu d’anticipation, le cocktail tient définitivement la route et Mr Robot — même lorsque l’on n’arrive pas à tout suivre du jargon technique — fait autant réfléchir qu’elle inquiète. Une réussite.

4 / 5