House of Cards – saison 2

Machiavélique. On connaissait déjà la personnalité terrifiante de Frank Underwood et, avouons-le, il avait réussi à nous rallier à sa soif de pouvoir grâce à des manoeuvres forçant l’admiration. Pour cette saison 2, le niveau est tellement monté d’un cran (voire de plusieurs) que ce bon vieux Frank nous laisse scotchés par son attrait pour la manipulation.

A quel moment perd-on notre « héros » ? Difficile de le dire. Peut-être lorsque l’on réalise qu’il n’y a plus d’équilibre entre les bons et les mauvais, et chaque spectateur le ressent plus ou moins tôt dans cette saison 2. On pense évidemment à ce formidable twist d’entrée de saison dès la fin du premier épisode, mais ce n’est pas surprenant dans la mentalité d’Underwood qui a dejà prouvé qu’il était capable du pire dans la saison 1. Non, en vérité, c’est quand chaque personnage se met à révéler sa face sombre que l’on prend conscience que House of Cards nous sert un drame politique des plus cruels. « Enlevez l’espoir de l’équation » nous assène à un moment Doug Stamper, la main armée d’Underwood, qui dévoilera elle aussi ses travers. 

Vous aurez du mal à vouloir sauver l’un des personnages. Peut-être Lucas Goodwin, l’ami de Zoe Barnes ? Peut-être Linda Vasquez, la chef de cabinet du Président ? Et que dire de Freddy, le tranquille restaurateur-philosophe, ou Adam Galloway, le photographe amoureux ? Et Meechum ? On en parle de Meechum et de sa scène choc chez les Underwood ? Mais ce sont des seconds rôles bien pâles face à l’armée de mercenaires dépeintes par la série. Pour certains d’entre eux, plus dure sera la chute, et l’on peut s’amuser à parier sur les survivants de cette boucherie annoncée par Netflix avant la diffusion. Des personnalités bien trempées que l’on observe avec fascination, comme Raymond Tusk, Jackie Sharp, Seth Grayson ou Gavin Orsay, qui causent d’énormes dégâts (volontairement ou non) auprès de personnes plus « humaines » qu’elles.

Avec un final pressenti mais éprouvant, on regarde désormais vers une saison 3 où, de manière universelle, Netflix semble avoir porgrammé les spectateurs pour qu’ils espèrent un violent retour de karma.

4.5 / 5