Engrenages – saison 5

Pionnière des séries Canal+, ENGRENAGES continue son chemin, nous proposant en cinquième année une construction plus commune aux personnages que précédemment. Une écriture rapprochée de nos héros qui joue sur des thématiques relationnelles, après quelques années passées à les malmener. N’excluant pas une prise de risque dans son déroulement, la saison s’avère être une belle réussite, démontrant que l’installation de la série dans le paysage de la chaîne cryptée lui permet de dépasser le stade de quelques enquêtes à résoudre.

C’est un rituel : tout commence par la découverte d’un corps. Ou plutôt de deux, dont celui d’une enfant, attachés ensemble et flottant sur un canal du nord de Paris. Point de départ de la saison, ces 2 morts sont le fil rouge d’une saison qui parle de famille, celle découverte assassinée, celle de ce groupe de policiers déchiré (après le traumatisme de la saison 4), celle qui se créer ailleurs entre deux avocats… ENGRENAGES change de rythme après une saison 4 foisonnante où on ne suivait plus tout très bien. Conservant son dynamisme, entre jeux de couloir dans le palais de justice, bureaux d’avocats ou filatures sur le terrain, tout ici avance ensemble et assez vite pour offrir une saison compacte, passionnée et offrant de grandes surprises (que l’on aime ou pas).

Et prise dans sa propre histoire, ENGRENAGES pose des indices pour la suite. Première Création Originale pour Canal+, en sa cinquième année on prend conscience qu’elle n’est pas prête de s’arrêter, quitte à prendre son temps (une saison tous les 2 ans). Et elle se permet donc de laisser en suspens certaines questions, qui seront sans doute résolues ultérieurement. Une vraie idée de se projeter sur la durée, ce qui est appréciable. On regrettera seulement une fin sensiblement bâclée, autour d’une séquence visiblement précipitée qui ne réussit pas à créer le traumatisme voulu. Si ce n’était cela, on redemande facilement de nouvelles aventures de la part de Berthaud, Gilou, Tintin et des autres.

4 / 5