Dexter – saison 6

Avouez, vous aussi, vous l’avez senti : l’essoufflement. Ce n’est pas facile de le reconnaître, ça fait même un peu mal. Après tant d’années au top, Dexter n’a pas réussi à nous emballer autant avec sa saison 6. Pourtant, tout était là : des seconds rôles parfaits (Colin Hanks, Edward James Olmos, Molly Parker),  des meurtres inquiétants (on a atteint des sommets de mise en scène) et une implication de notre héros jusqu’au danger. Mais voilà, malgré tout cela, en 12 épisodes la série aura quand même réussi à faire traîner les choses, s’embarquant dans des histoires parallèles pas très passionnantes (Frère Sam et son garage) et allant même jusqu’à nous servir un épisode franchement inutile (le road trip sur la trace de Trinity avec le frère mort de Dexter en guest fantôme). STOP. La série ne nous avait vraiment pas habitué à cela.

L’histoire ce cette saison nous place dans un contexte religieux. Dexter se demande s’il ne pourrait pas trouver refuge dans la foi en Dieu pour dompter son « dark passenger » et mettre un peu plus de lumière en lui. En parallèle, des cadavres se mettent à surgir dans Miami, et chaque découverte donne lieu à des scènes ou « tableaux » annonciateurs de la fin du monde. C’est un duo, le professeur Gellar et son assistant Travis, qui est derrière tout cela. Des fanatiques comme on fait peu, qui vont semer la panique à la brigade criminelle dont Debra Morgan (la soeur de Dexter) prend les commandes.

Peu à peu, on rentre dans le quotidien de notre tandem biblique et on assiste au rapprochement de Dexter avec eux, qui souhaite leur mettre la main dessus avant ses collègues. Mais à force de s’approcher du feu il va finir par se brûler et, comme dans plusieurs saisons avant celle-ci, la confrontation finale sera l’apothéose.

Il faudra tout l’art du cliffhanger — qu’on lui reconnaît sans peine à la série — dans la toute dernière scène pour notre curiosité envers la saison 7 soit suscitée. Cependant sur l’ensemble, l’impression demeure : Dexter signe sa moins bonne saison. Un signal d’alarme qui implore de conclure en beauté.

CRITIQUE DE MG

Notre grand ami Dexter passe la sixième année sans coup férir, amenant une belle saison après une cinquième assez terne. On s’est habitué, avec le serial killer le plus en vue de Miami, c’est à peu près une saison sur deux.. Quoique la prochaine (les saisons 7 et 8 ayant été commandées bien avant le final de la 6) s’annonce excitante.

Dexter se pose des questions. Depuis 5 années, il a beaucoup évolué, son mode de vie et ses repères ont changés ; perte de sa femme, rencontre avec d’autres serials killers ou victimes, et surtout naissance d’un fils. Voilà de quoi se projeter, et c’est le temps pour Dexter de se confronter aux croyances extérieures, Dieu et tout le reste. Ce qui impacte peu sur son comportement (on ne le changera pas), mais le confronte à une tentative de comprendre ce besoin de croire en un être supérieur. La saison le confronte donc à un ex-taulard devenu prêtre, assez traumatisant pour Dexter puisqu’il croit peu en la rédemption… Et puis l’affaire de l’année, un serial killer appelé le Doomsday Killer. Soit un professeur et son élève, persuadés de la fin du monde imminente, et sacrifiant quelques personnes dans des mises en scène spectaculaire. On avait rarement vu aussi gore depuis les premières années du show. Si, comme à chaque fois, la série utilise toute son histoire pour mieux perturber son héros, Dexter s’en sort à grand peine, peu en danger de mort au final, mais toujours aussi prêt d’être découvert. Un suspense travaillé jusqu’à la dernière minute…

A côté de lui, la série se redessine petit à petit. Ses collègues changent un peu, de nouvelles têtes arrivent, et cette année Debra devient lieutenant. Une évolution sympathique pour le personnage, qui va de pair avec un isolement grandissant, ce qui amènera un cliffanger assez fou. Pour le reste, malheureusement peu d’intérêts dans les sous couches de la série, sauf une ou deux pistes qui risquent de prendre de l’ampleur l’année prochaine. Dexter réussit une année pleine, écartelé entre une crise de foi et un tueur ayant le sens du spectacle, sous la moiteur du soleil de Miami. Même si certains échappatoires restent assez peu crédibles, le plaisir est là. Et aux vues de la dernière minute (dans un dernier épisode assez mou), on salive d’avance de savoir comment il va gérer sa future vie, et sa relation avec sa soeur.

3.5 / 5
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