Designated Survivor – Saison 1 : Jack Bauer président !

Quel fan de la série 24 (Heures Chrono) ne s’est pas déjà exclamé « Ah si Jack Bauer était président, ça serait plus efficace ! » ? Clin d’oeil assumé ou pas, c’est par un malheureux concours de circonstances que Tom Kirkman (Kiefer Sutherland, donc Jack Bauer) se retrouve effectivement président des Etats-Unis. Mais pas comme on l’aurait imaginé.

Designated Survivor est l’histoire du « survivant désigné » : un cas de figure bien réel, où un membre du cabinet présidentiel est choisi pour ne pas assister aux événements qui réunissent les personnages les plus importants de l’Etat, au cas où ils disparaitraient tous d’un seul coup. Ça n’est jamais arrivé en vrai, mais voilà un joli point de départ pour une fiction non ? Bingo.

Nous voici donc au moment du discours sur l’Etat de l’Union, prononcé chaque année par le président des États-Unis devant le congrès. Tout le monde est réuni, et un attentat survient, faisant exploser l’ensemble du Capitole : tout le monde est tué. Ne reste donc plus que le « survivant désigné », qui regardait tranquille le discours à la télé… et devient d’un seul coup le nouveau président. Mesdames et messieurs, faites entrer Jack Bauer Tom Kirkman, modeste secrétaire d’État au Logement, propulsé dans le bureau ovale. Sans gouvernement, rien. Aucune légitimité non plus auprès du public. Et avec une menace terroriste qui n’est plus du tout une menace donc, à gérer.

La fête à la maison. Blanche.

Honnêtement, le pitch de départ est canon. La pilule est difficile à avaler mais OK, on fonce, on se lance. Un type incompétent, pas du tout à sa place comme président des USA, mais qui endosse le rôle pour éviter l’anarchie (comme si ce n’était pas déjà l’anarchie hein) faites-nous rêver, les scénaristes. Et on peut dire que sur ce point, ils vont se lâcher. Insubordination de gouverneur(s), ambitions qui se réveillent, histoires de familles, révélations, fuites de documents, complot, taupe, TAUPE ! Boum : la totale. C’est un hommage appuyé à 24 (d’ailleurs l’épisode 6 est un florilège de références), c’est House of Cards en roue libre, c’est À La Maison-Blanche en mode YOLO, et c’est surtout le mot « cohérence » qu’on assassine. Designated Survivor n’est pas là pour nous faire réfléchir aux arcanes du pouvoir, mais au contraire nous servir un best-of des intrigues politiques les moins élaborées possibles. Avec une constante bien connue : plus c’est gros, plus ça passe. Le piratage du réseau interne de la Maison-Blanche ? Allons-y ! Le dossier top secret du FBI avec marqué « CONFIDENTIEL » en gros, laissé sur le siège d’une voiture ? Mais oui ! Tout y va jusqu’au cliffhanger final, supposé nous tenir en haleine, alors qu’en fait la série s’est transformée au fil des épisodes en petit plaisir annexe sans grand intérêt.

Parfois grotesque, parfois drôle sans le vouloir, Designated Survivor est un divertissement au casting correct qui doit se débrouiller avec un scénario propice à du grand n’importe quoi, et c’est sans doute la grande performance des acteurs. Entre un Kiefer Sutherland sans charisme en président, et d’autres personnages haut-placés qui jouent les seconds rôles (ou plutôt des seconds rôles qui se retrouvent à interpréter des personnages haut-placés) tout cela se consomme sans modération et ne donnera sûrement pas de mal de tête le lendemain. Mais ce n’est vraiment pas terrible.

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