Californication – saison 5

Hank Moody quitte New-York et retourne à Los Angeles, pour tout retrouver : famille, amis, problèmes. Sa chère Karen s’est mariée, sa chère Becca s’est également trouvé un petit ami (Tyler), ce qui aura évidemment pour conséquence d’irriter son instinct paternel.

Mais s’il n’y avait que ça ! Chaque saison apporte son lot de nouveautés, en l’occurrence le travail de Hank va le conduire à collaborer avec le rappeur Samuraï Apocalypse sur son film. Un rappeur ayant une charmante petite amie, de charmantes relations, et tout ce beau monde va bien sûr finir par s’entremêler dans la vie de notre héros, et de ses amis. Sans parler d’une baby-sitter ambitieuse évoluant entre le couple divorcé Charlie Runkle – Marcy Baggs, et qui sera la caution « à poil toute » de la saison.

Nous insistions les saisons précédentes sur l’écriture de Californication, toujours d’excellente qualité. Force est de constater qu’elle ne brille pas autant dans cette saison 5, qui va vite, peut-être un peu trop, pour que l’on puisse s’attarder sur les textes. En revanche, un autre aspect de la série est largement mis en valeur : le charisme des personnages. Et cela ne s’arrête évidemment pas à Moody ou Runkle. On se délecte de la personnalité de Stu Baggs (le nouveau mari de Marcy), de l’insolence de Tyler, de la suspicion de Samuraï Apocalypse, de l’alcoolisme ravageur de Richard Bates. Karen et Becca paraissent un peu fades — elles servent de points d’équilibre au scenario — à côté d’une telle galerie de phénomènes.

Et comme souvent dans la vie de Hank Moody, le bonheur est chose éphémère. En témoigne ce final de saison qui nous laisse sur un suspense assez classique mais augure d’une saison 6 qui commencera de manière bien moins heureuse que la fin de la saison 5. Et que l’on suivra avec plaisir.

CRITIQUE DE MG

Il a belle gueule, Hank Moody, sorti de tous ces soucis. Cette cinquième année nous propulse après un bond dans le temps de 2 ans, durant lesquels Moody s’est réinstallé à New York, loin de sa famille. Histoire de vivre sa vie… Et puis non, nous voilà de retour à Los Angeles.

Cette cinquième année de CALIFORNICATION ne sera pas celle de la grande réussite. Les saisons précédentes avaient vu Hank passer par tous les soucis possibles, y compris judiciaires, et on aimait ça. La grande gueule, beau parleur, savait se défaire de toutes situations avec une chance particulièrement flatteuse. Pas de chance, ici point de problème ; l’écrivain devenu scénariste sans souci se fait témoin de son retour à L.A. Son ex s’est remarié, sa fille a grandi, son agent se débat avec ex et enfant. Belle situation, qui se corse rapidement, et évidemment Hank n’a pas levé le petit doigt. Ou plutôt… Mais non, il se retrouve au centre des problèmes (assez mineurs cette année) sans vraiment le vouloir, et on suit la douzaine d’épisodes sans sourciller.

Ou plutôt avec une certaine litanie incessante du héros principal, paresseux infatigable au verbe facile, envouteur de femmes et buveur devant l’éternel. La vie est belle donc. Même les derniers rebondissements sont sans effets sur la vie en 5e tour de Hank Moody, rien n’y fait. Jusqu’à une dernière scène fatidique, idiote au possible, où le héros trébuche sur une ex-conquête désespérée jusqu’aux actes les plus dramatiques. La série se pare en dernière minute d’un voile sombre, ramenant à quelques saisons en arrière, là où elle savait perturber le spectateur avec délice. Seul souci ici, on ne sait pas si CALIFORNICATION sera renouvellée, et il s’agit donc de croiser sérieusement les doigts pour l’avenir d’Hank Moody…

4 / 5