Breaking Bad – Saison 4

Difficile de croire que Breaking Bad, absente pour 18 mois pour raisons budgétaires et artistiques, saurait trouver les bonnes pistes pour nous offrir une 4e saison aussi palpitante que les précédentes. La série n’est pas parfaite, mais offre au fil de ses années une consistance et une réalisation des plus inspirées, qui en font simplement la meilleure série actuelle. Tout ça à partir d’un petit professeur de chimie cancéreux… Damned.

Replaçons le contexte : Walter White, ex-génie de la chimie passé professeur de lycée à l’existence terne, bascule le jour où il se découvre un cancer ne lui donnant que quelques mois de répit. Dévoué à sa famille, il ne trouve que le commerce de la drogue synthétique pour pouvoir laissé à sa mort un joli magot, en cela aidé par un de ses ex-élèves, le dealer semi-raté Jessie… Quatre ans plus tard, la paire a réussi son pari, s’ouvrant les portes d’un monde redoutable, entre cartels et réseaux mafieux. Walter et Jessie sont devenus les employés modèles mais brimés d’un mystérieux dealer, Gus, aussi respectable à l’extérieur que froid et calculateur à l’intérieur. A tel point que la nouvelle question pour nos deux chimistes, c’est de savoir comment se sortir des griffes de leur nouveau patron (après avoir passé les 2 premières années à lutter contre des petites frappes…). La tension est dès lors palpable, car chaque tentative pour s’en séparer peut se solder par la mort d’un proche, sans compter le jeu de Gus consistant à les séparer.. Chaque acte à une conséquence.

Breaking Bad continue à jouer en interne, sur fond de désert américain (et le Mexique pas loin). Walter et sa famille, dont le beau-frère policier à la DEA (mais un peu réduit par l’accident de la saison 3), le gang de Gus, Jessie et l’avocat haut en couleur Saul Goodman. On mélange un peu, et voilà l’action lancée. Toujours filmé au couteau, avec une intelligence assez rare et une qualité infinie, les aventures de Walter White connaissent en cette 4e année des hauts et des bas. Difficile de revenir après un an et demi d’absence! Alors que le début de saison oscille entre plusieurs choix, pose les bases de la suite et séduit difficilement, c’est pour mieux nous embarquer dans une deuxième partie assez hallucinante, lançant le récit dans une course contre la montre frénétique ne laissant que peu de places à la réflexion. Non, vous ne réfléchirez qu’à la fin, après 13 épisodes de lutte entre Walter et Gus, Jessie au milieu, et tout le monde à la suite.

Dans tout ça, Breaking Bad peut se targuer de conserver notre curiosité et notre envie de voir la suite (la 5e saison sera la dernière). Etrangement, on nous rappelle à demi-mots que la série suit les pas de Walter White, ex-prof’ de chimie métamorphosé par sa condition (plus totalement mortelle d’ailleurs), dont la vie a changé et l’homme aussi. Cynique et avec un humour corrosif au possible, la série aime semer le doute, entre second degré et réalisme accru, mais en revient au final à cet homme, qui s’est découvert des ressources insoupçonnées dès lors qu’il s’agissait de mettre sa famille à l’abri. Et les pistes lancées pour la saison suivante sont sans doute hautement noires et dévastatrices ; Walter White est toujours vivant, et mène le bal. Mais l’étau des autorités se resserrent, et il est bien difficile de savoir si dans ce jeu à haut risque, le danger le plus grand ne serait pas… Walter White lui-même.

5 / 5
À lire aussi ⬇️

Devenez contributeurs/rices. 👊

Rejoignez un magazine libre et respecté. Depuis 2004, Onlike recense pas moins de 46 contributeurs indépendants dans ses colonnes,

en savoir plus
NEXT ⬇️ show must go on