Bored to death – Saison 2

Deuxième année pour la mini série diffusée sur HBO, quelques épisodes (8 par saison) autour du personnage Jonathan Ames, créé par Jonathan Ames. Une mise en abîme un peu égocentrique qui n’a que peu d’importance, l’auteur s’effaçant de toute façon derrière la série. Et oui, HBO, Jason Schwartzman et tout le reste, c’est cela qu’on retient. Une série dans l’air du temps, mix entre du Woody Allen de la bonne époque et d’une vision moderne pour passer le temps.

Et moderne, la série l’ait. Contant les déboires d’un écrivain sans succès, arrondissant ses fins de mois entre des cours d’écriture et un travail de détective privé amateur, le Jonathan face caméra est un jeune New Yorkais se laissant vivre, sans autre souci que de résoudre ses enquêtes, facilement corruptible par toute femme, alcool ou cigarette hallucinogène. Bref, entre deux joints ou verre de vin, le héros se démène avec ses deux acolytes (son éditeur et son meilleur ami dessinateur de comics), sorte de trio fantasmagorique des nuits de la Big Apple, pour tourner autour des petites affaires qu’il accepte (disparition d’animaux, adultère…), et de leurs propres tourments affectifs ou professionnels. Tout cela dans un climat fortement délétère, où toute substance est bonne à prendre.

Nous voici donc devant une série romantique et passionnée, où les influences des romans noirs et des vieux films se fait sentir, sorte d’embourgeoisement des artistes américains ex-rebelles, où les délires les plus farfelus se font jour, de manière consciente ou non. Ainsi, voir débarquer George (Ted Danson) et Ray (Zach Galifianakis) en tenue de GIGN pour sauver leur ami enlever est juste hallucinant (tout comme la scène finale dans un Comic Con bis). On ne sait plus trop quelles seront les limites du show, qui pourtant reste très gentil sur la forme, se contentant de tourner autour des romances (souvent, voir systématiquement inabouties) de nos trois bourgeois bohèmes. Sans être réellement provocatrice, Bored To Death se regarde comme un bon roman, nous immergeant dans un New York déjà vu mais pleins de mystères et de geeks plus ou moins littéraires. Faire plus long aurait sans doute été ennuyeux, mais sous ce format la série se laisse voir sans sourciller, ponctuée de guests elles-aussi hallucinantes (Jim Jarmusch en saison 1…), qui permettent de maintenir le tout à flot. Mais sans aucun risque, aucune avancée, et on se demande si au-delà des enquêtes à la semaine on pourra voir une réelle évolution de nos trois héros.

En clair, 8 nouveaux épisodes sans grandes péripéties mais sympathiques, et sous hallucinogènes divers, portés par un casting détonnant et quelques guests de luxe qui permettront de passer un bon moment. On cherchera l’utile ailleurs.

2.5 / 5
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