Au service de la France – saison 1 : pas OSS117, mais presque

Quand Arte a annoncé sa série d’espionnage AU SERVICE DE LA FRANCE, on avait presque l’impression de voir notre rêve réalisé : l’humour et l’humeur d’un Hubert Bonisseur de La Bath auraient donc une suite. L’agent OSS117, après deux films, semble avoir disparu de la circulation, en attendant un 3e opus réclamé par les fans. C’est l’occasion pour cette série satirique sur les services secrets français de relever le défi en prenant des allures bien similaires aux aventures cinématographiques de leur agent le plus malencontreux. La filiation est presque évidente mais logique : aux commandes des deux mythologies, le scénariste Jean-François Halin.

On retrouve donc un univers familier, rappel officieux aux deux films de Michel Hazanavicius. Une troupe d’agents secrets pas très futés, un portrait d’une France trop… française, de jolies femmes secrétaires & un goût pour le secret, l’absurde et l’administratif inutile. Globalement, c’est OSS sans 117. C’est un visage de la France dans les années 60, fière de son passé et imbue d’elle-même sans recul sur ce qu’elle fait, son rayonnement ou son avenir. On apprécie ce retour au mauvais goût, à l’arrogance et une maladresse évidente, qu’Halin et ses comparses ont su recréer. On pourrait toutefois regretter la montagne de références, de vannes communes avec les 2 films où déambulait Jean Dujardin, qui semblent faire de la série un accessoire.

Et pourtant, ça n’est pas que ça. AU SERVICE DE LA FRANCE installe ses propres personnages au fil des épisodes, n’arrivant certes pas à s’affranchir de son aîné de cinéma, mais parvenant à proposer une histoire parallèle. Avec un personnage « neuf » (le héros), la série propose 12 épisodes joliment absurdes qui appellent une suite. Vu le peu de vraies séries comiques en France, on en redemande.

3.5 / 5