Onlike Awards 2016

D’après un proverbe maya, tant que nous n’avons pas dépassé le 500e jour de l’année, nous pouvons en célébrer les awards. Avec une telle méthode de calcul pas étonnant que cette civilisation ait disparu, mais elle nous donne l’excuse parfaite pour publier — légèrement en retard donc — notre verdict sur 2016. Ouf.

Album de l’année : Blood Orange – Freetown Sound

Ce qu’a fait Devonté Hynes, alias Blood Orange, en 2016 tient de l’exceptionnel. Car sans doute Freetown Sound ne devait pas résonner autant, dans une Amérique qui finissait l’ère Obama pour commencer, sans le savoir encore, celle de Trump. Pourtant avec cet album engagé, les textes allaient prendre peu à peu une autre dimension et résonner tout au long de l’année comme annonciateurs d’un changement peu enthousiaste. Mais sans aller plus loin dans l’analyse, impossible de ne pas entendre dans Freetown Sound le talent protéiforme de Blood Orange, alliant la soul à l’électro, en passant par le blues, le r’n’b, le funk et le disco. Avec de magnifiques collaborations féminines et une douceur loin d’être innocente, voici un disque qui se réécoute des dizaines de fois avant d’en cerner toutes les facettes.

Chanson de l’année : Sia – Cheap Thrills

Si elle avait déjà frôlé le titre pour Chandelier, cette fois Sia a imposé son Cheap Thrills de manière assez évidente dans cette catégorie spéciale mettant de plus en plus à l’honneur des « hits ». Non seulement il a été difficile d’y échapper en 2016, mais en plus la construction du morceau est telle que, de toute façon, il est calibré pour entraîner l’auditeur.

Film de l’année : Steve Jobs

Pas loin d’être une révolution. Pourtant, en-dehors des Apple fans, Steve Jobs n’avait pas grand-chose en lui pour faire venir les spectateurs, voire même tout simplement donner envie. Un biopic sur le célèbre — et certes charismatique — cofondateur d’Apple (encore) ? C’était sans compter sur un duo gagnant derrière la caméra : Danny Boyle à la réalisation, Aaron Sorkin au scénario. Avec un Michael Fassbender totalement dans son élément pour camper le rôle-titre, on aurait du parier un peu plus sur le film. Résultat : une oeuvre spéciale, captivante et autant dérangeante, où l’on suit en trois actes un drame presque théâtral qui ne laisse que peu de répit.

Bonus : pour le verdict détaillé de l’année 2016 au cinéma, rendez-vous ici.

Série de l’année : Narcos

Les années passent et ne se ressemblent vraiment pas côté Séries. Aucun des challengers de l’année dernière (le gagnant Mr Robot, ou bien Sense8, Fargo, Daredevil ou The Leftovers) ne s’est qualifié cette année, démontrant que le renouveau est désormais complètement intégré chez le spectateur. Et c’est la très constante Narcos qui se voit récompensée pour une saison 2 tout aussi brillante (voire plus) que sa prédécesseure. Il faut dire que le charismatique Wagner Moura campe un Pablo Escobar des plus redoutables qui n’aura de cesse de monter en puissance après avoir été mis à terre, jusqu’au dénouement que l’on connaît. C’est extrêmement bien raconté et c’est un nouveau succès pour Netflix.

Narcos l’emporte devant Westworld (nouveauté HBO), Black Mirror (saison 3, reprise en main par Netflix), et The Night Of (mini-série, nouveauté HBO).

Jeu vidéo de l’année : Final Fantasy XV

Difficile d’être objectif avec la saga Final Fantasy, qui n’avait pourtant jamais été récompensée d’un award. Et même si FF XV est loin d’être le meilleur volet de la série, il est… tout simplement réussi, de plusieurs façons, et ce seul constat de retrouver Final Fantasy dans les hits de l’année vidéoludique au niveau mondial est un grand ouf de soulagement. Ouf, Final Fantasy n’est pas encore mort, et au contraire, il reste suffisamment d’orgueil chez Square Enix pour ne pas bâcler son travail.

Site de l’année : Netflix

Honnêtement, on tournait autour du pot depuis quelques années maintenant, c’est chose faite : Netflix gagne son 2e award (après 2013). Là où il y a 3 ans nous récompensions la résurrection du service, cette fois c’est véritablement la consécration d’un empire du divertissement qui s’est imposé à grand coups de productions originales remarquables (et de changement de stratégie bien vu, coucou le mode offline). Impossible d’être passé cette année à côté d’une recommandation ou d’une nouveauté qui ne soit pas estampillée Netflix, et cela ne semble pas s’arrêter. Alors : déjà en route pour le club très restreint des trois awards ? Nous verrons.

Et maintenant, place au présent, 2017 : le décompte a déjà commencé, les premiers noms notables sont déjà tombés. On les garde précieusement au chaud dans un coin pour la prochaine édition des Onlike Awards.

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