On a eu un rencard avec Christine

Christine devant les locaux de Mookeys Music

A l’occasion de la sortie de leur EP Fucking Youth et de leur tournée actuelle, nous avons rencontré Aeon Seven et Kunst Throw.
Depuis 2010, ces deux phénomènes jouent en duo sous le nom de Christine en hommage à la Plymouth Fury diabolique du film de John Carpenter. Si leur nom colle parfaitement à leur univers musical, on voulait lever quelques intrigues autour d’eux… sans spoiler le film!

Onlike : On doit souvent vous comparer à Beat Torrent, C2C ou Birdy Nam Nam, ça vous agace ou bien ça vous flatte?

Kunst Throw : On a un bon feeling avec C2C, on les croise régulièrement dans les soirées où on joue. D’ailleurs on fait la bise à Pierre (NDLR : le prénom à la ville de DJ Pfel)!
Aeon Seven : C’est un vrai compliment! En plus d’être de bons musiciens, il y en a peu qui soient aussi cools et ouverts d’esprit qu’eux! Certains groupes sont très renfermés sur eux-mêmes et du coup difficilement accessibles, alors que les mecs de C2C ne se prennent pas la tête et sont très agréables.
K.T. : Ouais ça fait plaisir de les croiser. Birdy Nam Nam on connaît moins. Après, musicalement les C2C sont plus dans un délire pop, un peu plus doux, mainstream même si techniquement, c’est des bêtes et on est très content que ça marche pour eux! Alors que nous on est plus électro.

 

Onlike : C’est ce que j’allais vous demander. Vous êtes plutôt dans un retour aux sources du scratch : plus technique, plus violent non?

A.S. : C’est vrai que Christine c’est très Hip-hop, mais avec une ambiance dark, film d’horreur.

 

Onlike : Vous avez commencé par le Hip-hop en tant que DJs?

A.S. : Oui. Avant de travailler ensemble, on était tous les deux DJs. Moi j’étais très Hip-hop. Kunst Throw était plus rock lui
K.T. : Oui c’est vrai. Moi j’ai commencé par la guitare et le Hiphop est venu plus tard, j’ai appris un peu sur le tas quand je commençais en tant que DJ. Et puis finalement on s’est vraiment mis à l’électro à deux.
A.S. : Ouais, mais moi aussi j’ai écouté du rock! On a les mêmes références : Rage Against The Machine, Nirvana… Kunst Throw a commencé par là, mais moi je suis plus vieux que lui et ces groupes par exemple, j’ai eu la chance de les voir en concert. D’ailleurs, Kurt Cobain il est mort en quoi? 1994? Ouais c’est ça, il est mort la même année que mon chien. (rires)
Et puis en 2005, il y a eu cette vague. Je me rappelle de Soulwax, et l’EP Waters of Nazareth de Justice. C’était fou! Ils nous piquaient tous les codes Hip-hop et y ajoutaient des guitares rock.

 

Onlike : C’est quoi la dernière claque musicale que vous avez prise?

A.S. : Cross! De Justice. Ben ouais, la dernière vraie claque c’était ça. On peut dire ce qu’on veut sur Justice, sur les compos ces mecs ils prennent tout le monde.
K.T. : C’est toujours un grand débat entre nous quand on parle de ce groupe. Moi je suis un peu resté sur ma faim. J’aime beaucoup ce qu’ils font, pour moi aussi Cross est une référence parce qu’ils ont un peu ouvert la voie. Mais je trouve qu’ils sont un peu surcotés. J’ai été déçu notamment par le deuxième album.
A.S. : Sinon, récemment il y a aussi les prods de Skrillex, et Kill The Noise aussi.
K.T. : Et Huoratron aussi. C’est un groupe suédois. Enfin je sais plus. Du nord quoi!(NDLR: Huoratron vient en fait de Finlande)

 

Onlike : Et des gens avec qui vous aimeriez travailler?

K.T. : Toxic Avenger! On est de grands fans de ses sources : Superheroes en 2007 jusqu’à Toxic is Dead. Après, il s’est un peu perdu à notre avis. On voudrait le ramener à ce qu’il fait de mieux, à ces sons qui nous faisaient vibrer!
A.S. : Il y a Foreign Beggars aussi. Et puis le top du top ce serait Noisia ou Amon Tobin mais là, c’est pas encore d’actualité! Sinon, C2C ou Justice aussi.

 

Onlike : Christine c’est un hommage à John Carpenter. Mais vous avez d’autres inspirations que celle-ci. Cinéma, musique…

K.T. : Au niveau du cinéma bien sûr. Les œuvres de Kubrick, Lynch, Cronenberg, De Palma sont des univers qui nous ont inspirés. On est des grands fans de ces gens là, pour ne citer qu’eux. Et Tarentino aussi! C’est une grosse référence pour nous. De manière générale aussi tout le cinéma des années 1970 et les Road Movies. Et musicalement, Aeon Seven lui vient plus du Hip-hop et moi du Rock…
A.S. : Oui c’est vrai que le Hip-hop est un peu à la base de notre travail. Ce break, ce groove qui caractérise nos prods viennent de là. Mais moi aussi j’ai des influences rock. Comme je disais, Nirvana, RATM par exemple ce sont des inspirations. Et après, ça a plus évolué vers des artistes comme Portishead, DJ Shadow, les artistes Ninja Tunes par exemple.
K.T. : Et le cinéma, on l’utilise en live pour habiller notre show. A un moment donné, on se disait que c’était un peu austère d’arriver sur scène, deux DJs et rien d’autre. Du coup on a mis en place ces visuels qui rendent le truc vivant et illustrent notre univers.

 

Onlike : Fucking Youth c’est l’histoire d’une jeunesse violente et désœuvrée on dirait. C’est la votre?

A.S. : Non, pas vraiment. Bien sûr on a aussi fait des conneries étant jeunes, mais c’est plus un coup de gueule parce qu’on a l’impression que les jeunes d’aujourd’hui, qui ont grandi avec internet et une réserve gigantesque de culture à leur portée, n’en profitent pas! Ils ont internet, mais pas de cerveau, et pas de culture non plus. Il n’y a que la défonce et du n’importe quoi. A notre époque, on n’était pas aussi dégénérés qu’aujourd’hui. Moi j’ai fumé mon premier joint à quinze ans…
K.T. : Ouais, c’est ça. Moi à 17 ans même.
A.S. : Voila. Aujourd’hui, on a l’impression que les conneries se font de plus en plus jeune et Fucking Youth c’est ça : bordel vous avez tout à disposition alors profitez-en! Nous aussi on a été jeunes et on a fait des conneries, mais si on avait eu internet et cette facilité d’accès à tout ça, on aurait été les rois du monde, alors profitez-en!
K.T. : Mais il faut préciser que c’est quand même les kids qui foutent le bordel dans les salles de concert! Sans eux, ce serait un peu calme, et vu notre musique ça fait du bien d’avoir quelques furieux qui mettent l’ambiance! Fucking Youth, c’est surtout un conseil qu’on leur donne : il n’y a pas que la défonce, regardez autour de vous, soyez curieux!
A.S. : Voila, on est là autour de cette table et on parle comme des vieux… Mais c’est triste de voir qu’ils ont tout à portée de main et qu’ils n’en font rien. Nous à l’époque on galérais pour choper des sons, des films, et eux ils n’en font rien.

 

Onlike : Vous avez sûrement des anecdotes en studio ou en live?

K.T. : Des anecdotes? euh… Je ne sais pas trop. Disons qu’il y a des moments marquants. C’est plutôt les festivals je dirais. Comme par exemple Solidays : quand tu es face à 7000 personnes c’est vraiment dingue! Sinon, il y a aussi cette soirée au MEG Boat à Montréal. Une soirée sur un bateau. 800 personnes qui montent, et des DJs qui mixent toute la nuit pendant que le bateau fait un tour sur le Saint Laurent. Et on a fini en soirée avec Breakbot, et là, il vaut mieux pas qu’on raconte les détails… Mais grosse soirée en tout cas!
A.S. : Oui, c’est pas forcément la plus grande foule ou le plus grand festival qui fait la meilleure soirée. Par exemple, au File7 la petite boîte où on a joué il y a peu, c’était de la folie! Alors qu’aux Vieilles Charrues…
K.T. : Oui mais aux Vieilles Charrues on était programmés face à Justice alors forcément c’est dur! Par contre, peu de temps après, au Paléo on était programmés juste après eux, et là c’était parfait pour nous. Les gens sont restés et étaient motivés après avoir vu le set de Justice.

 

Onlike : Vous avez des projets à venir? Des choses qui vous tiennent à cœur?

A.S. : Pour le moment il y a l’EP Fucking Youth. C’est histoire d’occuper le terrain en cette rentrée. On voulait une sortie physique et là avec ce titre, on a organisé un concours de remixes et les retours ont été tels qu’on a voulu sortir le truc.
K.T. : C’est clair qu’en écoutant les sons, on a été impressionnés du niveau! Tee’N Tits c’est moi qui suis allé les chercher, j’avais envie de voir ce qu’ils pouvaient faire avec ce titre. Mais quand on a reçu le D.Vice là… On a pris une vraie claque! On ne s’attendait pas du tout à tant de propositions, et encore moins à une telle qualité de travail.
A.S. : Et sinon, il y a un nouveau live en préparation pour l’été 2013. Et depuis quelques temps on a balancé pas mal de sons tous les deux ou trois mois, et le but c’est de réaliser un EP surement en mars 2013 si tout va bien.
K.T. : Et peut-être une résidence. On a eu quelques propositions du côté de Nîmes notamment…
A.S. : Oui d’ailleurs c’est rageant d’avoir des propositions de n’importe où en France et d’avoir des difficultés dans sa propre ville (NDLR : Rouen), à l’endroit où l’on a débuté mais bon… En tout cas on a une grosse envie de bien faire pour ce prochain EP et on bosse dur pour pouvoir à terme avoir dans les mains un joli truc dont on soit fiers. On veut du gros son, une belle ambiance, une jolie pochette et tout… C’est vraiment important pour nous.

 

Onlike : Un dernier mot?

Christine (à l’unisson) : Venez foutre le bordel le 25 octobre!

 

Christine sera ce Jeudi 25 Octobre au Backstage at O’Sullivans by the Mill
Infos et réservations ici

 

Leur EP Fucking Youth en écoute

 

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