Dr Dre – Compton

Vous sentez ? Le retour après 16 ans, le partenariat exclusif Apple Music (après avoir revendu sa société Beats by Dre à Apple)… ça sent bon l’argent tout ça. La machine à cash s’est donc logiquement emballée dans la foulée de la fièvre médiatique à l’annonce de la sortie de Compton, nouvel album de Dr Dre.

Il y avait de quoi largement se faire les crocs sur cette production au moins autant marketing que musicale, mais heureusement le côté artistique n’a pas été mis à l’écart : Compton est un bon album de rap qui justifie qu’on lui pardonne son opportunisme.

En-dehors des featurings en masse qui parcourent les 16 pistes, Compton prodigue un rap soigné et qui fleure bon la Californie, plus particulièrement la ville de Compton donc, source d’inspiration permanente du rappeur-businessman. De très belles choses sonores sortent du disque, qu’il s’agisse de collaborations avec de nouveaux talents comme Justus et Kendrick Lamar (It’s All On Me, Darkside/Gone qui se bonifie au fil de l’écoute, Deep Water, For The Love of Money) ou des vieilles branches (le rock One Shoot One Kill avec Snoop Dogg, Satisfiction). Il y a une musicalité évidente qui se détache de ce rap de 2015, une fausse bande-originale plutôt cohérente où évidemment le maître de cérémonie prend la parole en solo sur l’ultime morceau (Talking To My Diary) pour faire son petit bilan avec une jolie trompette qui donne du cachet à l’ensemble.

Au final, il y avait de quoi s’attendre au pire, mais Compton est une réussite. Dr Dre parvient à soigner son retour (qui est en réalité la fin d’une trilogie d’albums que l’on n’attendait plus) et peut ainsi se retirer de la meilleure façon pour se consacrer pleinement au business. On ne lui en voudra pas.

4 / 5