Rock en Seine 2015 – le samedi : Stereophonics, Interpol, The Libertines…

L’ambiance jungle tropicale décidée cette année par le festival Rock en Seine n’aura jamais été aussi pertinente que ce samedi. Chaleur, moiteur, corps dénudés et grosses queues (devant les toilettes bien sûr) auront été de la partie pour cette journée encore chargée d’une programmation exceptionnelle. Enfin, une programmation qui allait surtout me faire brûler de nombreuses calories à force d’allers-retours incessants entre la grande scène et — chose plus remarquable que lors des éditions précédentes — la scène Pression Live.

17h50 – MINI MANSIONS : le trio de Los Angeles n’a pas démérité pour entamer la fin d’après-midi. Son psyché-rock a trouvé un public attentif à toutes ses compositions, y compris lors d’une excellente reprise de Blondie (Heart of Glass ; on apprendra plus tard que Mini Mansions se promène avec ce titre depuis 2010).


18h45 – STEREOPHONICS : redevenir une jeune adolescente le temps d’un concert, ça a un revers de la médaille assez douloureux. Oui, on prend conscience que le temps a passé. Pire, il semble avoir été plus méchant avec moi qu’avec Kelly Jones, qui n’a rien perdu en fougue et résiste plutôt bien aux rides. Il n’empêche, lorsque l’on réalise que l’on connaît par coeur les paroles des titres de Word Gets Around (le premier album, qui date de 1997), il devient vite temps d’aller rechercher un peu de fraîcheur. A tous les niveaux.

19h40 – GLASS ANIMALS : Fiers de leur unique (et très bon) album Zaba, les Anglais de Glass Animals ont sans surprise emporté le public de la scène Pression Live grâce au trublion Dave Bayley qui avait une fois encore le rythme dans la peau. A mesure de ses déhanchés et de sa bonne humeur communicative, les morceaux défilaient (y compris Love Lockdown, leur reprise de Kanye West) sans rompre le contact avec l’audience. Mais l’estomac se faisant rappeler à l’ordre, il s’agissait également de prendre des forces pour enchaîner avec du très lourd.

Glass Animals on fire @rockenseine. #res15 #glassanimals

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Interludaho (interlude Etienne Daho, comprenez qu’il s’agit d’un moment intime de restauration pendant le concert de l’artiste français, un moment sponsorisé par un stand de sandwichs-raclette sans marque apparente, et de fait le sandwich « viande des grisons-raclette » était excellent). Fin de la pause pub.

20h45 – INTERPOL : autant Kelly Jones a agréablement surpris, autant Interpol a relativement déçu. Et oui, nous avions déjà constaté que la classe du groupe de Paul Banks s’est quelque peu étiolée au fil des années. Les costumes sont tombés (sauf Daniel Kessler qui fait de la résistance, et c’est beau) et sur scène l’énergie n’est pas toujours au rendez-vous. On frôle l’ennui. Heureusement, c’était le seul moment avant l’apogée de la journée…

21h50 – YEARS & YEARS : Après le coup de coeur pour leur premier album Communion, il était indispensable d’aller vérifier ce que le trio a dans les tripes. Et le résultat s’avère au-dessus de nos attentes. Scénographie au top, leader (Olly Alexander) réjouissant de fraîcheur et spontanéité, et des titres évidemment calibrés pour renverser une foule. Years & Years était assurément la pépite de la journée.


23h00 – THE LIBERTINES : Evidemment, il y avait quelque chose de magique à voir une grande affiche « The Libertines » sur la scène principale de Rock en Seine, en 2015. La même émotion un peu anachronique en voyant Pete et Carl (Doherty et Barât) partager leur micro. Et quand bien même le show n’avait rien d’extravagant, le groupe londonien traîne derrière lui tellement de hits qu’il suffisait de quelques notes pour faire chavirer les plus nostalgiques. La pleine lune donnait une dernière touche romantique à cette deuxième journée décidément bien remplie.