La Nuit SFR Live 2013 @ Le Grand Palais

Il était 22h30 samedi quand la rédaction d’Onlike a passé la porte principale du Grand Palais. Pour l’occasion, la verrière la plus connue de France était toute de rouge vêtue. L’ambiance à l’entrée était détendue et enthousiaste : après un aparté aux Docks de la Cité de la Mode l’année dernière, avec The Shoes, Housse de Racket et encore Blackstrobe, la Nuit SFR était de retour au bercail sous cette nef qui lui va comme un gant.

 

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Dream Koala

Premier en scène, Dream Koala avait la lourde tâche de débuter la soirée. Et en guise de public il n’avait guère que le staff rehaussé de quelques piliers accoudés aux bars. Ascenseur émotionnel pour ce jeune producteur. De l’euphorie de jouer au Grand Palais en ouverture de stars internationales, il a fait face à la réalité de la salle vide. Et quand la salle est de cette taille, le temps doit être long sur scène… Vivement la revanche.

 

 

Superpoze

Après lui, un autre jeune producteur qui a éclot aux Transmusicales de Rennes l’année dernière : Superpoze. Le caennais est arrivé survolté, bien décidé à se faire entendre au milieu de ce line-up. Pari très réussi puisque son set, son énergie et son grain de folie vont rester un des deux moments forts de cette édition. A vingt ans, il a mis tout le monde d’accord. Il sait déjà galvaniser un public et ses qualités de beatmaker en font un des grands espoirs de l’électro made in France.

 

 

Something à la Mode

A peine le temps de se rafraîchir un peu, de regarder la foule grandir enfin, que déjà Something à la Mode entre en scène. On a d’excellents souvenirs de leurs concerts il y a quelques années, alors qu’ils faisaient les premières parties des Bloody Beetroots. Armés de leurs cordes, ils nous avaient emporté et l’attente était très grande. Beaucoup trop apparemment. Les deux compères ont commencé un DJ-set très étonnant de leur part. Des tracks de techno dépassés qui s’enchaînent, et le public qui reste hagard, l’air de ne pas comprendre. Pourquoi abandonner leur particularité ? Jouer des instruments nobles, composer des mélodies et en faire de vraies bombes de dancefloor, voilà ce que SALM savait faire le mieux. Pourquoi quitter cela si c’est pour toucher des platines comme tout le monde le fait aujourd’hui ? Nous n’avons pas de réponse. En tout cas, on va tâcher d’oublier ce moment gênant au plus vite. Au bar par exemple.

 

 

Fritz Kalkbrenner

Ensuite c’est au tour de Paul Kalkbrenner de prendre les commandes. Comment ? C’était son frère Fritz ? Ah. Oui en effet, je me disais aussi qu’il avait changé. Bref, ils ne sont pas frères pour rien, eux. Les mêmes influences, la même science du mix. Des sets jamais outranciers mais dont on ressort toujours avec le sourire. La formule est simple et efficace. Des montées lentes et jouissives, mais qui n’aboutissent jamais vraiment. Un plaisir long et langoureux. Un plaisir qui dure. Le risque c’est que ce soit toujours la même chose. A force on se lasse et on attend la suite. Au bar par exemple.

 

 

Vitalic

Pour enchaîner, ce n’est pas un artiste qui arrive sur scène, mais une vidéo qui est lancée sur les écrans. Vitalic, souriant, à l’arrière d’un véhicule aux vitres teintées, profite du réseau SFR pour mixer ses morceaux sur Youtube. Un peu surfait diront certains, déjà fait diront d’autres, mais c’est avec plaisir que le public accueille le grand chauve lors de son passage de l’écran à la scène.

 

Vitalic, c’est déjà une gueule. Physiquement, il dégage quelque chose, entre puissance et sérénité. Une sorte de tueur en série du dancefloor qui, plein de sang-froid, va méthodiquement répandre le chaos dans la salle. Seul, puis accompagné de deux acolytes, le résultat est le même du début à la fin. Une foule heureuse d’en découdre avec les productions tapageuses du dijonnais. La Mort sur le Dancefloor, Stamina, No More Sleep. Les titres donnent le ton. Le désormais classique Poney (dans une version live intéressante) achève le carnage. Un show abouti qui à lui seul valait le déplacement.

Pourtant, après avoir vu plusieurs fois Vitalic en live (Nuits sonores 2010, mais aussi à la Flèche d’Or en 2012 où il peaufinait son VTLZR pour le Zénith) le sentiment était toujours mitigé. La puissance de ses productions ne trouvait pas son pendant sur scène. Mais la carcasse métallique du Grand Palais a transcendé les beats et magnifié les mélodies lancinantes de Vitalic. C’était définitivement l’endroit parfait pour apprécier sa musique. Lourd.

 

 

Digitalism

Pour enchaîner après ça, il fallait être costaud. Et malheureusement, Digitalism n’a pas profité du public pourtant galvanisé. Leur style plus mélodique et doux a rafraîchi l’ambiance. Sans être mauvais (ces gars sont quand même de bons DJs) ils n’ont pas la variété nécessaire dans leurs choix pour conquérir des publics pas forcément conquis d’avance. Là où Vitalic est passé en force, où Superpoze a déployé une énergie folle et communicative, les deux allemands se sont contentés de remplir leur contrat. Ni plus, ni moins. Comme pour nous dire qu’il était temps de partir, alors c’est ce que nous avons fait. Tant pis pour Seth Troxler, qu’on regardera en vidéo… ou pas.

 

 

 

Seth Troxler

 

 

 

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