Ásgeir @ Cabaret Sauvage

Aurait-il été intimidé par l’ambiance feutrée du Cabaret Sauvage ? Quelques jours à peine après la sortie de son 2ème album Afterglow, l’islandais Ásgeir Trausti était à Paris pour présenter ses nouveaux morceaux. Son show, parfait dans la technique et l’exécution, a néanmoins manqué de hauteur et d’émotion. Il a fallu attendre la moitié du concert avant qu’Ásgeir  ne se débarrasse de son excessive retenue…

Lorsqu’il sort son premier album en anglais In the Silence en 2013, [ndlr : In the Silence est la version anglaise de son album Dýrð í dauðaþögn sorti en Islande en 2012] il se distingue par sa voix, mais aussi par son physique de « grande baraque douce ». L’ancien sportif est non seulement bon interprète mais également auteur, compositeur et multi-instrumentiste. Son succès il le doit aussi à ses proches, et notamment à son père le poète Einar Georg Einarsson avec qui il travaille sur l’écriture des textes, et son frère Thorsteinn qui l’accompagne à la composition et qui est présent sur scène à ses côtés. Sur Afterglow comme sur scène, Ásgeir assume l’utilisation outrancière du vocodeur et la recrudescence d’effets électroniques. On peut se risquer à faire le parallèle entre des titres comme Afterglow, Stardust ou Unbound et le travail musical de Bon Iver (22, A Million) ou de James Blake (Retrograde). Pour les besoins du live il s’est entouré de cinq musiciens dont deux s’affairent derrière des synthétiseurs, en plus du piano et du synthé sur lequel Ásgeir pianote lui-même. Il mélange avec brio les titres de son nouvel opus avec ceux d’In the Silence et les chante parfois dans leur version originale islandaise, ce qui est le cas avec In Harmony (Samhljómur en Islandais). Le public est nettement plus réceptif lorsqu’Ásgeir interprète les titres qui l’on fait connaître : King and Cross, Going Home et Torrent qui ponctue le set. Le véritable moment de grâce de ce concert a lieu lors du piano/voix Nothing qui nous rappelle à quel point sa voix cristalline est pénétrante. Il faudra certainement un peu de temps à Ásgeir pour maturer sa performance, et au public pour s’imprégner d’Afterglow. Cela tombe bien puisqu’il sera de retour en France en juin pour une tournée de 7 dates (Cognac, Bordeaux, Reims, Metz, Annecy, Tourcoing, Evreux) et à Paris au Bataclan à l’automne.

Crédit photo Lotte Schrander (Ásgeir au Paradiso, Amsterdam)

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