Woodkid – The Golden Age

Splendeur et grandiloquence au programme du très attendu album de Woodkid. On le savait déjà à l’avance, le travail de Yoann Lemoine n’allait pas s’enfermer dans l’humilité polie qui sied aux premiers disques. Au contraire, avec des singles et des clips aussi léchés qu’une crème glacée en plein été, Woodkid a établi une marque de fabrique dont The Golden Age n’est que l’évidente confirmation. Une voix lancinante qui berce, et des envolées qui rendent les morceaux aussi présomptueux qu’un opéra classique (ne pas y voir ici une critique de l’opéra bien évidemment). Oui c’est flagrant, l’oeuvre est narcissique mais le talent n’est pas usurpé. De l’introductif The Golden Age qui résonne dès le début comme l’annonce d’une pièce théâtrale conquérante, aux tambours du final The Other Side, en passant par les chevauchées sonores cuivrées de The Great Escape, les violons de Shadows ou les choeurs dramatiques de Stabat Mater, les arrangements sont soignés pour faire forte impression.

Dans cet ensemble de morceaux ciselés qui s’enchaînent efficacement, le titre Iron placé en avant-dernière position devient la cerise sur le gâteau que l’on avait hâtivement oubliée. Mais Iron est bel et bien un des joyaux de la couronne Woodkid et son rôle de déclencheur de hype est indéniable.

Cependant, n’en doutez pas : The Golden Age est un album froid. Parfois même glacial, véritablement distant avec l’auditeur. Le revers de la médaille de ce travail hautement soigné, c’est donc l’absence d’émotion sincère qui se dégage de l’ensemble. Il ne sera pas étonnant de voir l’album diviser le public entre ceux qui « ressentent » la musique et ceux qui se concentrent plutôt sur le travail accompli, qu’il s’agisse d’ailleurs du son comme de l’image. Car on ne pourra pas enlever à Woodkid son talent protéiforme, que la pochette de The Golden Age symbolise admirablement. Quoiqu’il en soit, nous sommes bien partis pour tenir là un objet qui fera longtemps parler.

4 / 5
À lire aussi ⬇️

Devenez contributeurs/rices. 👊

Rejoignez un magazine libre et respecté. Depuis 2004, Onlike recense pas moins de 46 contributeurs indépendants dans ses colonnes,

en savoir plus
NEXT ⬇️ show must go on