Prétentieux, les Chemical Brothers ? Il y a quelques années, on aurait répondu "non" sans hésitation. De nos jours, We Are The Night , c’est moins sûr… La faute à quoi ? La faute à un Push The Button poussif justement, qui faisait déjà suite à un Come With Us indécis.
Bonne nouvelle, le cercle vicieux est bel et bien brisé avec ce nouvel opus, malgré une prise de risque minimale. Cela aurait pu être un gros reproche (et il serait encore accepté) mais jouer ainsi la carte de la sécurité après deux albums plus que moyens est sans doute salutaire pour repartir de plus belle. Et le résultat est là, avec ce We Are The Night à étages, oscillant entre des titres sympathiques et de grands moments d’électro. Citons pêle-mêle We Are The Night, Saturate ou Burst Generator qui justifient à eux-seuls l’achat d’une place de concert.
Quelques collaborations sont à également souligner, comme celle avec Klaxons sur le titre All Rights Reversed (la mode doit être aux jeux de mots). En fait, on se demande s’il s’agit d’une participation des Klaxons sur un titre des Chemical Brothers, ou si ce n’est pas plutôt un titre des Klaxons remixé par les Chemical Brothers. Dans tous les cas, il a beau être réussi, il n’est pas forcément à son avantage entre deux énormes morceaux déjà cités, l’éponyme We Are The Night et le très intéressant Saturate, qui est une succession de la même petite mélodie sous différents sons, avec des refrains envolés qui lui confèrent un véritable entrain.
Perdus dans cette débauche sonore, Do It Again et Das Spiegel se contentent de maintenir le niveau, et c’est du côté du délirant (et instructif !) The Salmon Dance qu’il faudra se pencher. Un peu déroutant pour les premières écoutes, ce titre simpliste qui fait intervenir le rappeur FatLip accompagné d’un saumon (oui oui, Sammy the Salmon), vaut véritablement le détour pour ses paroles et devient un must de l’album. D’autant que c’est l’excellent Burst Generator qui enchaîne avec ses passages spatiaux à faire décoller tout un public.
Pour la fin de l’album, vous avez le choix. Le sympathique A Modern Midnight Conversation et ses "Listen to your heart", puis le génial Battle Scars qui fait écho au premier morceau (introductif et surtout anecdotique) de l’album, No Path To Follow. Battle Scars, c’est la sublime voix de Willy Mason (qui rappelle un peu celle de Timbaland), avec une accélération vocale époustouflante. Harpoons, court et calme, avec un petit côté Death In Vegas, nous emmènera ensuite tranquillement vers le dernier morceau The Pills Won’t Help You Now pour un ultime grand moment progressif.
Ne vous y trompez pas : les Chemical Brothers sont bien de retour, en tout cas avec We Are The Night , et assurément lors de prochains concerts d’anthologie. Ils prouvent à nouveau leur capacité à manier toutes les facettes de l’électro, en y ajoutant les touches de R’n’B, de hip-hop ou de pop nécessaires pour être dans le vent.
- No Path To Follow
- We Are The Night
- All Rights Reversed
- Saturate
- Do It Again
- Das Spiegel
- The Salmon Dance
- Burst Generator
- A Modern Midnight Conversation
- Battle Scars
- Harpoons
- The Pills Won’t Help You Now
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