Hot Hot Heat – Hot Hot Heat

Voici venir le dernier album d’Hot Hot Heat, un peu plus de 10 ans après leur premier opus. Les canadiens reviennent après 6 années d’absence nous dire au revoir avec un album homonyme, aussi simple qu’efficace, en préférant la bonne humeur aux au revoir grandiloquents.  

Premier constat : cet album sonne bien plus comme une célébration qu’un au revoir. Il ne faut pas s’attendre ici à un album marquant un tournant dans les orientations musicales. On retrouve dans cet ultime disque les qualités qui sont aussi des défauts : une construction basée sur un refrain entêtant et très énergique, avec le parti pris de ne pas chercher à faire des morceaux plus profonds qu’il n’y paraît, et en restant d’une régularité impressionnante. Les canadiens font le choix de terminer leur histoire par un album qui ressemble à ce qui faisait leur succès : un album simple, joyeux et pêchu, sans prétention aucune. Et c’est finalement ce qu’on attendait d’eux.

Mais cet  ultime album d’Hot Hot Heat n’est pas sans défaut, et nous donne parfois l’impression d’être face à un patchwork de chansons sans vraie cohérence, ressemblant parfois plus à une compilation de chansons écrites au cours des 6 dernières années plus qu’à un album construit et pensé comme une entité. Il n’y a pas de temps mort dans cet album, pas de longs morceaux (aucun d’entre eux n’excède les 3 minutes 30), ni de titres plus doux et mélancoliques. À l’image du single qui a la tâche d’ouvrir cet album, tous les morceaux sont construits dans une optique d’efficacité, portés par un refrain plus qu’énergique. Ce dernier album n’est pas celui de la profondeur, ni de la maturité, et n’évite pas les écueils propres au genre,  La subtilité et l’expansivité n’étant pas leur propos, les Hot Hot Heat partent de la même façon qu’ils ont mené leur carrière de musiciens et leurs précédents albums : sans temps mort, sans chercher à courir après une crédibilité quelconque  et à ranger au placard un style Indie Rock, voir Power Pop, dont on a pourtant signé l’arrêt de mort plusieurs fois. On retiendra tout de même les très efficaces kids Who Stay in Pictures, Modern Mind (qui ne manquent pas de nous rappeler les premiers albums des Strokes) et Alaskan Midnight Sun.

Se dresseront sans doute deux catégories de personnes à l’écoute de cet album : les sceptiques, lassés d’un style qu’on peut trouver éculé, et ceux qui, comme nous, apprécieront cette constance, et profiterons une dernière fois de l’énergie et de la bonne humeur des canadiens, porte-étendards d’une époque musicale qui semble désormais révolue. Hot Hot Heat propose pour ce départ un album dans son jus, et qui satisfera les nostalgiques une dernière fois.

3.5 / 5