Father John Misty – Pure Comedy

Ce trublion bavard de Father John Misty est de retour. Textes incisifs, ironiques, parfois graveleux, le tout enrobé d’une musique jazzy ou folk souvent pop (au sens très grand public du terme), c’est tout le paradoxe et le charme de l’artiste. Avec Pure Comedy, il en remet une couche sur notre société, ses travers, ses aléas du quotidien, comme il l’avait fait avec son précédent album I Love You, Honeybear.

Alors, sommes-nous désormais blasés du rebelle barbu en smoking ? Toujours est-il que ce nouvel opus fait moins d’effet. Peut-être aussi que Father John Misty a moins creusé son sillon. Quoiqu’il en soi, c’est une certaine lassitude qui s’installe — un peu trop rapidement — avec nouvel album, passés les excellents Pure Comedy et Total Entertainment Forever (hommage à Foals ?) qui font l’ouverture. On tombe assez vite dans des productions lisses (Birdie)

Pure Comedy est un disque qui se lit autant qu’il s’écoute. D’abord parce qu’il convient de saluer l’écriture, ensuite parce que c’est elle, au final, qui porte l’ensemble. Généreux dans les mots, l’artiste délaisse un peu les mélodies, somme toute consensuelles. La faute aussi à un compteur qui s’affole lorsque l’on lance l’écoute : on nous annonce 13 morceaux pour 1h15 de musique, c’est devenu assez rare. On dépasse allègrement les 5 minutes sur de nombreuses pistes (voire même les 13 minutes sur Leaving LA) sans pour autant que cela soit… justifié. Ou nécessaire.

Sans doute y a-t-il divergence, entre un auditeur (nous) ayant sûrement placé la barre un peu haut après I Love You, Honeybear, et un Father John Misty campé sur son style très littéraire et moins musical. La rencontre ne se fait plus. Comme l’indique l’un des morceaux parfaitement bien nommé du disque : Two Wildly Different Perspectives.

2 / 5