On ne pourra pas reprocher à Editors de ne pas avancer. Au contraire, on pourrait plutôt nous reprocher d’avoir arrêté de les suivre, la faute à des directions pas toujours comprises.
Les Britanniques reviennent avec un sixième album studio, Violence, dans un style résolument plus tourné vers du grand public. Ce n’est évidemment pas de la pop, mais un rock qui s’est adouci, et s’essaie aux refrains accrocheurs sans forcément toujours y parvenir.
Nous avons même droit à de la classique ballade (No Sound But The Wind) et plus généralement une dernière partie qui s’essouffle (les laborieux démarrages de Counting Spooks et Belong ternissent la fin du disque).
Non, l’essentiel de Violence est ailleurs, et avant. Le début de l’album avec Cold est réussi, tout comme Hallelujah (So Low), peut-être le morceau le plus « violent » de l’album.
Mais c’est surtout Nothingness qui séduit. Une belle intro électro mellow avant un démarrage plus rythmé et un refrain accrocheur, la recette prend et elle montre aussi la facilité d’Editors à développer ce style. Une vraie piste, pas forcément explorée auparavant, et qu’il serait agréable de creuser.
D’une manière générale, Violence « fait le job ». Il lui manque peut-être un style plus affirmé et homogène parmi ses neuf morceaux, histoire de savoir un peu où le groupe veut nous emmener. À chaque fois.
3 / 5