Beach House : 7, un sentiment d'inachevé

Vous vous souvenez quand Beach House vous faisait planer ? C’était il n’y a pas si longtemps et pourtant, on avait rarement vu le groupe autant évoluer ces derniers mois avec les nouveautés qu’il diffusait. Il fallait donc attendre ce que nous réservait 7, un chiffre qui signifie beaucoup pour eux. Et comme je ne suis pas du genre à traduire, je vous livre brut le ressenti du duo :

7 is our 7th full-length record. At its release, we will have been a band for over 13 years. We have now written and released a total of 77 songs together. […] The title, 7, itself is simply a number that represents our seventh record. We hoped its simplicity would encourage people to look inside. No title using words that we could find felt like an appropriate summation of the album.

Alors oui, creusons donc 7. En particulier ce qui marque l’évolution (Dark Spring, le titre d’ouverture) vers des horizons moins « dream », plus rythmés. Mais retrouvons aussi nos repères, et pour cela Lemon Glow (intronisé single) est idéal ; ce n’est sûrement pas un hasard.

Les thèmes recherchés par Beach House dans 7 sont nombreux, mais cohérents : la beauté dans l’obscurité, l’empathie, l’acceptation (j’aurais pu utiliser le très tendance terme « résilience »). Sans oublier le glamour, avec sa dualité (ses côtés sombres et ses côtés radieux). Sur L’Inconnue, le groupe offre un passage en Français des plus représentatifs.

Cependant, on aurait probablement aimé plus d’audace sur ce nouvel album. 7 laisse une petite impression d’inachevé, probablement parce que sa seconde moitié (à partir de Dive) s’essouffle assez vite. Le rythme — que l’on pouvait interpréter comme un nouveau cap pour Beach House — redevient classique dans leurs compositions (Black Car, Lose Your Smile). Le tout jusqu’à un très joli Last Ride de clôture en tombé de rideau que l’on n’imaginerait pas autrement.

Sentiment mitigé au final pour 7. Le talent de Beach House est intact, mais son utilisation pose question. En n’allant pas jusqu’au bout de ses explorations, c’est presque une sensation de machine arrière qui est laissée. Si l’on aura toujours plaisir à venir piocher dans l’album, il est moins sûr qu’il dure autant dans nos playlists que les précédents.

3.2 / 5