Adele – 21

On a découvert Adele avec un premier album — 19 — mature et maîtrisé de bout en bout (sans oublier un sublime concert à La Cigale). C’est donc avec beaucoup d’impatience que l’on attendait la suite, toujours raccord avec l’âge de l’artiste, puisque baptisé 21. Le résultat est cependant en demi-teinte, avec même la désagréable impression d’avoir été trompé par le début du disque.

Explication : 21 est un excellent album… sur ses trois premières pistes. En effet, Rolling In The Deep qui en fait l’ouverture et est le premier single nous révèle une Adele qui a encore progressé, nous offrant une gamme jusque-là entraperçue seulement, un peu plus pêchue, rythmée, fort plaisante. Impression confirmée immédiatement après avec Rumour Has It et un sens du refrain impeccable. Turning Tables, le troisième titre, bien que peu plus calme et totalement calibré lui aussi comme single potentiel, nous confirme Adele comme talent indéniable.

Mais que se passe-t-il ensuite ? Car soyons clair, vous ne retrouverez plus aucune piste du même genre avant la fin de 21.   L’album se décompose (au sens propre comme au figuré) sur les 8 morceaux suivants en deux styles : des titres qui penchent dangereusement vers le côté « diva R’n’B » (He Won’t GoI’ll Be Waiting) ou pire encore, des lovesongs chamallow gnan-gnan au possible, à l’instar de Don’t You RememberTake It AllOne And Only, la bien-nommée Lovesong et Someone Like You. Cela fait beaucoup de déceptions, pour ma part.

Les deux dernières pistes (If It Hadn’t Been For Love et Hiding My Heart) remontent le niveau de l’ensemble, complétées par les bonus tracks que vous trouverez peut-être : I Found A Boy et des versions live acoustiques de Turning Tables, Don’t You Remember et Someone Like You. Mais vous l’aurez compris, pour moi 21 ne vaut pas 19. La carrière d’Adele est de toute façon lancée de belle façon, on espérera cependant qu’elle n’aille pas se noyer dans la multitude de chanteuses « piano R’n’B » déjà très représentée.

2.5 / 5
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