La 25ème édition de la Route du Rock, nous y étions

Comme depuis quelques années déjà, nous étions présent au plus indépendant et excitant des festivals d’été : La Route du Rock. Récit d’une édition charnière, qui a amené son petit lot de déceptions (musicales), de nouveautés (techniques), et de coups de coeur. 

Ceux qu’il ne fallait SURTOUT pas louper : 

Le vendredi, le live le plus intéressant était sans aucun doute celui de Timber Timbre. Pendant un peu plus d’une heure, une vague de tendresse s’est abattue sur Saint Père Marc en Poulet. Au moment du magnifique Hot Dreams, des slows ont démarré spontanément un peu partout dans la foule. 

La surprise et la découverte du festival a joué très tôt le samedi soir : le live qu’il ne fallait pas louper cette année, c’était celui de Kiasmos. Pour leur premier passage en France, les Islandais ont fait une performance remarquée au Fort. En commençant par leur magnifique Looped, ils n’ont cessé de monter en intensité.

Les Savages ont électrisé le fort samedi soir. Le moment de grâce ? Le temps du fabuleux Adore, que l’on retrouvera sur leur prochain album.

Le set de Lindström, aux allures disco, qui a fait danser les festivaliers courageux ayant survécu à Daniel Avery, et qui rappelait la belle fête offerte par son compère Todd Terje un an plus tôt. 

La folie de Dan Deacon, qui a livré un concert tout autant qu’un one man show, et a réveillé le festival comme peu ont su le faire durant cette édition. 

Juan MacLean était la caution pop à synthé du festival, et ils n’ont pas déçu. Malgré un horaire de passage étrange (après le plus qu’énervé Dan Deacon) le groupe de DFA a réussi à faire danser les derniers festivaliers dans la paille, en alliant des vieux morceaux et titres de leur nouvel album. 

Les islandais de Kiasmos étaient la révélation du festival. Crédit : Nicolas Joubard

Les islandais de Kiasmos étaient la révélation du festival.
Crédit : Nicolas Joubard

Les concerts pendant lesquels il fallait aller boire une bière : 

Algiers, la nouvelle signature de Matador Records, qui faisait envie sur le papier, n’a pas convaincu. En cause : le (gros) fossé entre une attitude harangueuse et un live décevant, pour ne pas dire faible.

Les deux guitar héros de Ratatat ont réussi l’exploit de livrer la performance la moins intéressante de cette édition, si ce n’est de ces quelques dernières années. Les fans, massés contre les barrières de la fosse, ont pu voir les deux guitaristes jouer sur les bandes de leurs albums des morceaux qui ne changent pas d’un iota. 

Les jeunes espagnoles de Hinds avaient tout pour plaire, il ne leur a manqué qu’une chose : savoir chanter. 

Samedi soir, Daniel Avery n’avait sans doute pas compris à quel public il s’adressait au fort Saint Père, et a, le temps de son set, perdu une bonne partie des festivaliers qui n’étaient pas prêt pour une heure de techno aussi agressive. 

Girl Band, beaucoup de bruit pour rien.

Les Girls Band ne manquaient pas d'énergie ... Crédit : Nicolas Joubard

Les Girl Band ne manquaient pas d’énergie …
Crédit : Nicolas Joubard

Ceux qui sont un peu entre les deux : 

Rone a livré un live en demi-teinte pour clôturer la soirée du vendredi soir. Après un début de live maîtrisé, quelques morceaux de son premier EP (So So So), et une très jolie intervention de François (de François and The Atlas Moutain) sur le titre Quitter la ville, le live prend soudainement une autre tournure, à gros coups de basses et de lumières aveuglantes. 

Soft Moon a livré un concert classe, maîtrisé, mais manquant terriblement de vie. 

Sans doute trop d’attentes pour les Viet Cong, dont on m’avait dit le plus grand bien : malgré un effort pour transposer leur album en live, le concert n’a jamais vraiment décollé. 

Viet Cong Crédits : Nicolas Joubard

Viet Cong
Crédits : Nicolas Joubard

L’à-côté : 

La scène des remparts : Après avoir cherché durant les années précédentes, il semblerait que les organisateurs aient enfin trouvé le place parfaite pour cette seconde scène. Située en face de la scène principale, plus besoin de bouger, il n’y a qu’à tourner la tête pour voir le concert suivant. Plus d’excuse pour louper quoi que ce soit. 

Le cashless : C’était l’une des nouveautés du festival, mais également un défi. Sur l’ensemble du site, le paiement était pour la première fois entièrement dématérialisé. Ce qui avait ses avantages, il y avait effectivement beaucoup moins de queue au bar, et aussi ses défauts : il ne fallait surtout pas perdre son sésame, sous peine de ne plus pouvoir consommer de la soirée, puisque celui-ci ne pouvait vous être rendu que sous un certain délai. 

L’hygiène : Incroyable, cette année, les sanitaires étaient en si grand nombre que la queue était plus longue aux toilettes du VIP que dans le reste du festival. Au camping, on n’était pas loin du luxe : les douches ont été multipliées comparées aux éditions précédentes, propres (de façon relative, on reste tout de même sur le camping d’un festival) à toute heure de la journée, et CHAUDES. Ça valait le coup de payer la somme symbolique de 5 euros. 

La boue : Présente sur le camping de façon raisonnable, on ne retrouvait ses vestiges qu’à certains endroit du site, comme devant la petite scène. Même si des bottes étaient conseillées lors de la première soirée, on était loin des marécages auxquels on avait le droit lors des précédentes éditions dès qu’il tombait une goutte. Chapeau bas. 

Crédits : Alex Janicot

Crédits : Alex Janicot

Si cette édition a pu décevoir d’un point de vue musical, comparée aux deux éditions précédentes qui alignaient une programmation (presque) sans défaut, cette 25ème Route du Rock a su plaire à ses festivaliers, notamment grâce aux nombreux aménagements et efforts fournis par l’organisation pour qu’aucun soucis matériels ne viennent entraver leur plaisir.