VRArles Festival, 3e édition : le retour du meilleur de la création virtuelle

Pour sa 3e édition, le VRArles Festival (ou #VRArlesFestival pour le dire vite) présentait une sélection de 20 expériences en réalité virtuelle, fleuron artistique d’un mouvement de création qui s’affirme petit à petit.

Une 3e édition incontournable artistiquement

VRArles Festival

Réussi ? Oui pour le festival, lieu au frais (un atout en juillet à Arles) hébergé dans un ancien couvent en marge des fameuses rencontres photographiques qui, elles, fêteront bientôt leur 50e été. Co-créé par le magazine Fisheye (sous la direction de Benoît Baume – voir son interview) et BNP Paribas, VRArles propose 2 mois d’exposition des expériences : un vrai atout pour en profiter. Dans les premiers jours, un jury de professionnels et artistes a remis le prix du meilleur film VR : cette année c’est Treehugger : Wanona du collectif anglais Marshmallow Laser Feast qui a remporté les suffrages à l’unanimité. Et pour s’offrir un peu de plaisir, le jury a remis un coup de cœur à Dinner Party VR. Une œuvre conceptuelle, pleine de sensations, et un court métrage fantastique totalement contemplatif : voilà deux modes de narration et deux courants célébrés à VRArles, festival qui met en avant la création avant tout.

En marge des projections, VRArles proposait un cycle de conférences en premier semaine, ainsi qu’un atelier de création à la fin de l’été pour les jeunes créateurs. Le terrain idéal, au soleil, pour appréhender les problématiques et enjeux de l’industrie immersive. Les contenus proposés, pour la plupart remarquables, confirment la volonté du festival de servir à la fois de laboratoire créatif et test grandeur nature pour les artistes sélectionnés, et le grand public répondant présent dès ces premiers jours.

VRArles – Retour sur la sélection

Vestige // Cette nouvelle réalisation d’Aaron Bradbury (récompensé lors de la première édition de VRArles) propose une vibrante histoire du passé, entre deuil et souvenirs, qui parvient à nous conquérir visuellement et émotionnellement. Essai sensible et timide (on aurait aimé plus de folie créative), voilà néanmoins une histoire courte qui incarne ce qui peut se faire de bien en VR ; on pense inévitablement à Dear Angelica ou Notes on Blindness.

Le Petit Prince VR // Histoire intemporelle, l’œuvre de Saint-Exupéry est ici posé sur un schéma interactif. A vous de remplir quelques tâches pour avancer dans l’histoire, dans ce joli cocon animé qui a su parfaitement épousé la forme virtuelle. Réjouissant.

Roxham // Photographe aguerri, le québécois Michel Huneault trouve son sujet à sa porte (quasiment) sur un petit bout de frontière américano-canadien. Faisant le pont des tragédies pour les migrants, il propose une expérience virtuelle de découverte et d’interrogations, proposant par la suite une série d’articles en ligne sur le sujet.

The Sun Ladies // A l’image du long métrage Les Filles du Soleil (Cannes 2018), The Sun Ladies nous fait découvrir le quotidian des combattantes irakiennes, kurdes notamment, qui combattent Daech. Un vrai regard de 7 minutes qui est bien plus efficace qu’une fiction inaboutie de 115 minutes.

Vaysha VR // Adaptation d’une nouvelle de (…), voilà un très joli court métrage qui parvient (et c’est rare) à nous immerger par la voix du conteur. Une petite fille a une double vision ; le passé dans l’œil gauche, le futur dans l’œil droit : dilemme d’existence pour histoire touchante.

Dans la peau de Thomas Pesquet // Le voyage dans l’espace de l’astronaute français a susciter un vrai engouement, et de nombreux segments vidéo dont plusieurs en réalité virtuelle. Parfaite introduction, celui-ci suit ses pas en entraînement et nous permet de mieux appréhender son environnement. Impressionnant.

Micro Giants // Et si Digital Domain (studio d’effets spéciaux) s’amusait avec la 3D et la VR ? On suit des insectes dans leur environnement quotidien, entre dangers courants & chasses. Autant dire que si vous n’aimez pas les petites bêtes, ce petit trip multi-dimensionnel (coucou Ant-Man) n’est pas pour vous !

Treehugger : Wawona (Grand prix) // Expérience sensorielle avant tout, créé par le collectif anglais d’artistes visuels Marshmallow Laser Feast, ce Treehugger vous invite à embrasser (quasiment) un tronc d’arbre pour en ressentir la vie. Et vous voilà explorant sa surfaçe jusqu’au sommet : une expérience interactive qui invite plutôt à l’introspection qu’à la récréation.

In the eyes of the animal // Autre création de Marshmallow Laser Feast, il s’agit ici d’incarner des animaux et vivre leurs expériences à travers des forêts numériques. Aventure numérique et désincarnée, de quoi se réinventer pour quelques minutes.

Dimoda 3.0 // Ce concept de musée virtuel venu des Etats-Unis est un concept excellent ; à vous de déambuler virtuellement pour découvrir des oeuvres de différents artistes. Malheureusement très conceptuel (art moderne), chaque découverte ne convainc pas. Reste le lieu, qui pourrait se transformer en salon artistique virtuel, lieu d’exploration et d’échange potentiel.

D’autres experiences sont disponibles, déjà vues pour notre part (I Saw The Future, Un bar aux Folies Bergères, Dinner Party…) ou que nous n’avons pas eu le temps de découvrir.

VR Arles Festival est ouvert jusqu’au 26 août ! https://www.vrarlesfestival.com/