Retour sur La Planète des Singes (1968 – 2014)

Pour les amateurs de science-fiction, LA PLANETE DES SINGES reste un classique. Voir Charlton Heston atterrir dans un futur incertain et y croiser une civilisation avancée de singes parlants, avouons que c’est propice à de nombreuses aventures. Et comme cette mythologie, développée dans les années 70 à travers 5 films et 1 série (comme quoi, Hollywood n’a pas attendu Marvel ou DC Comics pour cela…), s’est vu relancée non sans intelligence récemment (tout comme STAR TREK), on vous propose un petit retour vers le passé, histoire d’éclaircir les choses. Si cette franchise a donc un nouvel avenir, que valaient les premiers films ?

LA PLANETE DES SINGES (1968)

An 3978 – Ne renions pas le plaisir de voir et revoir ce film très ambitieux, jouant plutôt sur les intentions que sur les effets. Jusqu’au dernier plan, c’est formellement un film d’aventures… où l’espèce dominante est constituée de grands singes. Postulat curieux mais qui fonctionne pleinement pour mieux remettre l’homme à sa place. On parle déjà du destin du monde, et de l’impact des humains face à leur environnement. Brillant jusqu’à la dernière scène, restée parmi les images marquantes du cinéma. (5/5)

La planète des singes

La planète des singes

LE SECRET DE LA PLANETE DES SINGES (1970)

An 3978 – Aussi étrange que cela puisse paraître, la suite directe du premier opus est sans consteste possible l’opus le plus faible de la saga. Entre une tentative de recopier l’histoire précédente (crash, astronaute perdu..), et en raccommoder le tout autour d’une histoire post-apocalyptique voulant livrer une réelle fin, c’est un amas assez grotesque d’idées qui lorgne clairement vers la série Z. Entre humains mutants, et gorilles idiots, on préfère en rire qu’autre chose. Heston l’aura compris, préférant être relégué au second rang. (1/5)

LES EVADES DE LA PLANETE DES SINGES (1971)

An 1973 – Ou comment mieux rebondir en inversant le concept ; Cornelius et Zira, les héros en réalité de ces trois premiers films, voyagent dans le passé et arrivent en 1973. Assez « cash », l’histoire pose les singes parlant face à une humanité en pleine interrogation. Presque thriller politique, on y suit les 2 chimpanzés plantés les graines de l’histoire à venir. Oui, on plonge enfin dans le complexe temporel attendu. Beaucoup mieux construit que le précédent, LES EVADES… est une heureuse surprise. (3/5)

LA CONQUETE DE LA PLANETE DES SINGES (1972)

An 1991 – César ! Oui, l’enfant chimpanzé arrivé dans l’opus précédent est enfin un singe adulte, où les graines du reboot (celui de 2011) à venir sont plantées ; virus exterminateur, germes d’une guerre entre les 2 espèces. César est un adolescent qui prend conscience de sa capacité à mener les siens, c’est le personnage dont on aura suivi la naissance sur 3 films. Le noeud temporel créé est une vraie curiosité ; malgré la qualité relativement faible de l’ensemble, on a tout de même un sentiment de continuité et quelques dialogues percutants sur la question du voyage dans le temps. (2/5)

LA BATAILLE DE LA PLANETE DES SINGES (1973)

An 2018 & 2600 – Presque un épilogue, cette BATAILLE… est en réalité la dernière étape du conflit humain/singes, qui vient résonner sur les étranges idées du deuxième. Avec la volonté définitive d’avoir une mythologie cohérente, les scénaristes nous donnent les indices qui constituent l’histoire de fond, celle à peine effleurer dans le premier film, mais bien présente dans le second. Pas de scrupules donc, c’est assez risible par bien des aspects, mais on l’explique quand même. Et laisse le spectateur avec une vraie histoire qui, chose rare, à son segment principal, mais aussi ses causes et conséquences. En boucle, donc. (2/5)

LA PLANETE DES SINGES (2001)

L’un des premiers Burton où on se pose des questions : étrangement on aurait adoré voir le réalisateur (à l’époque encore en plein délire créatif) s’amuser plus. Il en ressort un blockbuster désincarné, relecture un peu trop hollywoodienne du film de 1968. Un beau héros, une belle héroïne, un recopiage sans vraie réflexion, une fin portant trop d’espoirs (et une piste de suite, encore)… Au final on appréciera la conservation d’effets plateaux, mais la perte de toute logique (ou d’âme). (2/5)

On vous laisse sur cette analyse :

LA PLANETE DES SINGES : LES ORIGINES (2011)

Le remake de 2011 a donc puisé dans les différents films de la saga d’origine pour construire son histoire. Un recul intelligent pour réintégrer l’ensemble de la mythologie (César, leader charismatique, inexistant dans le premier) et lancer de nouvelles pistes. Là où Burton se casse les dents (refaire du neuf avec du vieux), LES ORIGINES… s’empare d’un ADN pour raconter sa propre histoire. Avec un peu plus de forces que dans les années 70. Les nostalgiques apprécieront (sauf le changement de maquillage à effets visuels, peut être), les autres découvriront.

Voir notre chronique.

LA PLANETE DES SINGES : L’AFFRONTEMENT (2014)

La reprise en main de la franchise s’avérant concluante, la nouvelle formule avance vite. On retrouve presque LA BATAILLE… d’origine ici, avec un conflit humain/singes un peu mieux construit. Les aller-retours temporels sont inexistants, faisant de cette série de films plus une saga d’anticipation qu’autre chose. Le discours originel sur la capacité de l’homme à trouver la paix, inscrite dès le discours d’entrée de Taylor en 1968, trouve un écho fort ici, entre le conflit singes/hommes, ainsi qu’en interne dans les deux races. Le numérique aidant, le résultat se veut terriblement efficace, dans la mouvance des blockbusters pessimistes de ces dernières années.

Voir notre chronique.

Illustrations : planetoftheapes.wikia.com