Real Steel

Le combat de robots passé sous le filtre aseptisé de Walt Disney… et voici Real Steel : film prévisible, en demi-teinte, pétri de bons sentiments. L’histoire d’un père, ex-boxeur plutôt paumé qui écume les foires avec son robot afin de se faire un peu d’argent, et qui se retrouve à récupérer la garde de son fils pendant un été. Les deux — en confrontation permanente — vont peu à peu partager leur goût pour l’entraînement, le combat de robots, et finalement se retrouver ensemble autour d’un même combattant mécanique, « Atom », qu’ils vont porter jusqu’au sommet.

Voilà, voilà… une bien belle petite fable qui laissera complètement de marbre une bonne partie du public féminin, satisfera peut-être l’envie de se défouler des petits garçons, frustrera sûrement l’attente des plus grands (dont moi). Le même synopsis dans d’autres mains que celles de Disney aurait probablement donné un peu plus de punch.

CRITIQUE DE MG

Hugh Jackman est aujourd’hui le sex symbol du cinéma US, et entre deux X-Men (ou Wolverine…), il s’essaie à d’autres rôles de composition. Notamment ce film avec des robots qui se mettent dessus, un ersatz de Transformers en forme de Pokemons produit par Disney, produit donc destiné avant tout aux enfants. On vous prévient pour ne pas vous tromper.

Real Steel, c’est un bond en avant de 20 ans, lorsque les combats de boxe traditionnels, devenus un peu ennuyeux pour un public plus demandeur (mais on ne le verra pas), ont été remplacés par des combats de robots très musclés. L’un de leurs entraineurs, ex-boxeur en détresse, galère pour les fins de mois jusqu’à se découvrir un fils de 10 ans, qu’il avait abandonné à la naissance, mais sans doute ultime espoir pour lui de récupérer une belle somme d’argent qui lui permettra de redémarrer au propre… ou de se découvrir une paternité refoulée. Oui, c’est du Disney, et malgré un bel emballage, Real Steel ne parviendra pas à dépasser le stade de film pour gosses, entre beaux effets et histoire ultra convenue. Une sorte de Pirate des Caraibes version métal, trop lisse, qui jouera surtout sur la relation entre Jackman et son fils, peu sur les combats eux-mêmes.

On le comprend rapidement, Real Steel est blindé aux bons sentiments et à la famille recomposée. Loin de satisfaire sur le versant robotisé, là où on se demandait si ce serait le prochain Transformers (après tout, il semblerait qu’on soit parti pour une nouvelle franchise, une de plus pour Disney après les Pirates…), Jackman ressort ses muscles (sans scène trop osée) pour une confrontation à un rôle de père où il assume un max, mais où rien ne dépasse. Dommage, on aurait aimé en voir plus, mais au lieu de ça l’ensemble se veut trop inscrit dans la bonne école hollywoodienne pour pouvoir prétendre à une grande originalité. Ode sur le succès et l’échec, et sur la famille, le tout fleure bon le extrêmement politiquement correct pour sortir des rails de sécurité. Reste quelques bons effets techniques (et donc des combats sans grande empathie, car voir des mécaniques se mettent simplement dessus ne créé pas d’émotions en soi)… Ce qui est le minimum pour un film de ferrailles.

2.5 / 5