Steven Spielberg est phénoménal. Non content d’un statut d’auteur tout particulier, celui a participé au lancement du Nouvel Hollywood, d’un nouvel âge de consommation cinématographique, réalisateurs de nombreuses oeuvres importantes et populaires sort finalement 2 films en 2017 : PENTAGON PAPERS et READY PLAYER ONE.
Hasard des calendriers de production ou non, Spielberg réitère ses exploits de 1993 (JURASSIC PARK et LA LISTE DE SCHINDLER en moins de 12 mois) ou 1997 (AMISTAD, LE MONDE PERDU et IL FAUT SAUVER LE SOLDAT RYAN en moins d’un an). Prolifique à plus d’un titre, le cinéaste américain de 71 ans n’a apparemment pas fini d’étonner. Et son retour sur l’affaire des Pentagon Papers (THE POST en VO), ces fichiers secrets divulgués à la presse qui précipiteront la fin de la guerre du Vietnam et la chute de Nixon, n’est pas sans regarder les soubresauts de notre époque à travers le regard d’une Meryl Streep impressionnante.
Dans PENTAGON PAPERS, les journalistes du Washington Post (alors journal plutôt régional) courent après les fuites d’un rapport confidentiel du gouvernement américain qui avoue son incapacité à gagner la guerre, et son défaitisme depuis 15 ans. Quinze longues années durant lesquelles il a pourtant continué à envoyer les soldats au front… Si on pense inévitablement au dernier épisodes de VIETNAM WAR, formidable série documentaire diffusée en 2017, PENTAGON PAPERS décrit les évènements sur le point d’équilibre de savoir s’il faut diffuser ou non ces informations. Si la riche héritière du journal, seule femme dans un monde d’homme, doit prendre un risque. Si un journal doit risquer sa survie au prix de la vérité.
Difficile de ne pas voir dans ces actes et ces journalistes intrépides, cette boss s’affirmant petit à petit, un parfait miroir d’aujourd’hui : l’émancipation des femmes, l’importance d’une presse libre et de citoyens avertis est au coeur du film. Et Spielberg, non content de divertir dès mars les foules avec READY PLAYER ONE, signe un film politique d’une importance cruciale, et avec un casting rassemblant les plus grandes stars (Hanks, Streep) ainsi qu’un panel du meilleur de la télévision (de BREAKING BAD à COMMUNITY). Presque trop facile, pour Spielberg. Résolument moderne, dirons-nous ?
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