[Test Bluray] Monty Python : sacré Graal – Édition 40ème anniversaire

Avant eux, les mythiques Studio Ealing. Après eux, Mr Bean. Sans oublier Benny Hill, le trublion qui fait le trait d’union entre toutes ces générations, avec son émission de 1955 (date de la sortie de Ladykillers) à 1989 (Rowan Atkinson prendra la relève au tout début de l’année 1990). Et qu’auraient été Edgar Wright, Simon Pegg et Nick Frost qui ont su redonner leurs lettres de noblesse à la comédie anglaise pur jus avec leur trilogie Cornetto sans eux ?

Mais eux, qui sont-ils donc ? Les rois de l’humour british, délicieusement absurde, les inimitables, irremplaçables et irrévérencieux Monty Python. Et 2015 marque le 40eme anniversaire de leur première véritable incursion au cinéma (Pataquesse, sorti en 1974 en France, n’était qu’une succession, sans scénario, de leurs meilleurs sketchs) avec Sacré Graal, film culte s’il en est. Dans Kaamelott, qui s’inspire également de la légende d’Arthur et de ses chevaliers de la Table Ronde, Alexandre Astier lui rendra évidemment hommage, notamment avec un personnage ayant la phobie des lapins…

Sacré Graal est un joyeux foutoir, burlesque et fauché, avec 15 idées à la seconde, aussi bien visuellement (les noix de coco qui reproduisent le bruit des sabots des chevaux imaginaires que montent Arthur et sa troupe) que dans les dialogues au non-sens féroce (que ça soit pour estimer le nombre d’hirondelles qu’il faudrait pour transporter les susnommés noix de coco ou dans l’imagination des insultes d’un soldat à l’accent français prononcé). Enchainant les saynètes à vitesse grand v à la manière de sketches sans jamais perdre totalement de vue l’enjeu global (on cherche le Graal tout de même) tout en s’autorisant une fin abrupte qui fait finalement complètement sens dans cette absurdité générale (et encore, à l’origine, la fin prévue était que le Graal était finalement découvert … chez Harrods, temple moderne de la société de consommation), le film entraine son spectateur dans une hystérie joyeuse et contagieuse – si tant qu’on accepte l’idiotie sublime de ces 6 anglais dans le vent. Tellement dans le vent que chacun des trublions joue une multitude de rôles que l’on finit par se perdre dans le tourbillon de leur folie irrésistible.

Monty Python - Sacré Graal

Monty Python – test du bluray Sacré Graal (40e anniversaire)

Et qui dit anniversaire dit jolie édition DVD, Blu-Ray (bon, la copie est restaurée certes mais la haute définition n’apporte – hum – rien) et Collector avec moult bonus (plus de 2h) dont un long et instructif retour sur les lieux de tournage avec Michael Palin et Terry Jones, une récente session de Q&A avec les Monty Python animée par John Oliver, digne héritier de la troupe, ou une improbable et très spéciale version du film en … japonais sans oublier les habituelles scènes coupées et autre bêtisier.

C’est drôle, c’est irrévérencieux, ça fait donc un bien fou dans cette période morose de retourner au temps de preux (et stupides) chevaliers en proie à des ennemis aussi terribles que des nonnes lubriques ou un adorable lapin blanc… En route pour Camelot !

4.5 / 5
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