Magic in the moonlight

Le Woody Allen de l’année nous ramène en France, bien loin du San Francisco de BLUE JASMINE, pour chasser les apparences sur les routes de la Côte d’Azur. Se reposant toujours sur ses dialogues et ses comédiens, le réalisateur new-yorkais propose un joli duo qui, s’il est tout à fait charmant, reste un peu trop discret.

Années 30, France. Si une jeune et jolie divinatrice ensorcelle une famille bourgeoise, un grand magicien se fait fort de la démasquer. Dans une époque où tout se joue sur l’aspect (l’allure de la bourgeoise, les illusions du magicien, les visions de l’oracle…), Woody Allen livre un récit un peu trop évasif autour d’une simple idée. On suit les deux principaux personnages, un sarcastique et fier Colin Firth face à une juvénile mais charmante Emma Stone (qui fait bien d’abandonner un héros new-yorkais pour un auteur new-yorkais), en se demandant où se joue le tour. A trop montrer l’histoire la moins importante, le récit ne se met en valeur réellement qu’à la toute fin, passant trop de temps à tisser le cadre pour ne pas aller au coeur du sujet.

Si l’écrin est donc magnifique, MAGIC IN THE MOONLIGHT se repose trop sur des scènes explicatives, et arrive enfin là où on l’attend dans son dernier tiers. Ce dernier étonne alors, nous surprend par son dénouement tout en jouant la carte du romantisme exacerbé. Trop propre, à l’inverse d’une Cate Blanchett torturée lors du cru 2012, MAGIC IN THE MOONLIGHT sera donc marqué par de bons sentiments, petite sucrerie (1h30) pour l’automne rapidement oubliée.

3 / 5