Wildlife, début prometteur à la Semaine pour Paul Dano

Cannes 2018 – Semaine de la Critique – Ouverture

Le comédien Paul Dano s’offre une première réalisation soignée et classique qui fait l’ouverture d’une des compétitions cannoises. Autour d’un duo brillant (Carey Mulligan et Jake Gyllenhaal), ce retour au coeur d’une Amérique isolée se vit jusqu’à la dernière minute.

Le regard de l’enfant : à travers celui qui grandit dans cette ancienne Amérique, déjà perdue, on vit la désintégration d’une famille modèle où chacun supporte le poids de leur condition modeste. Entre pression sociale et désirs de chacun, Dano adapte Richard Ford pour son premier film et développe le récit de ce jeune homme dont les modèles se perdent lentement. A l’orée d’un feu de forêt annoncé comme une fin du monde (coucou TAKE SHELTER), le père fuit et la mère cherche l’aide la plus proche. Portraits d’un pays dont le modèle social se fissure largement, WILDLIFE choisit un cadre désertique pour y plonger ses personnages.

Maîtrisé et haletant jusqu’au bout, voilà un premier film qui évite les écueils habituels. Pas ou peu de perdition pour Dano qui tourne autour de son trio principal en offrant à chacun la juste émotion et une présence indéniable à l’écran. Mulligan semble particulièrement fragile et désespérée, Gyllenhaal violent et passionné. Autant de qualités qui font de ce début derrière la caméra une vraie réussite, aussi discrète qu’intense.

4 / 5