Two lovers and a bear, romance frappée sous la banquise

Cannes 2015 / Quinzaine des Réalisateurs

Roman et Lucy s’aiment, se déchirent, se bousculent, font l’amour sur la banquise. Couple déchiré, raccommodé, au tournant de plusieurs grandes décisions (quitter la zone arctique, pour la civilisation ?), le voilà qui prend la route, sur leurs motoneiges, pour s’échapper vers les horizons blancs.

Film atypique par son décor, TWO LOVERS AND A BEAR nous habitue à une histoire sur fond blanc. Celle d’une communauté, d’un couple à caractère, solidaire mais têtu, qui va lentement s’isoler au milieu de l’arctique. Au milieu de ce néant absolu, le canadien Kim Nguyen invente son monde. Un univers fait d’ours parlant, de fantômes du passé, de mauvais rêves et d’une réalité un brin réinventée. Il y a donc de quoi s’étonner quand on voit Dane DeHaan parler à son ami l’ours, ou lorsque ces fantasmes se trouvent confrontés à une réalité extérieure terrible (et froide).

Etrange film, TWO LOVERS AND A BEAR navigue entre épopée romantique et fantastique léger, nous berçant de références connues (le Seven Nation Army des Whites Stripes) pour tisser sa narration un peu dispersée entre le couple principal et les éléments qu’ils affrontent. Il y a de très belles idées, quelques envies originales dans ce récit brouillon qui aurait mérité des coupes évidentes et une direction claire. Mais comment ne pas avoir la tête pleine d’étoiles (et d’aurores boréales) face à cet univers fascinant du grand Nord ?

3.5 / 5