Savages

Qui es-tu, Oliver Stone? Non content d’avoir pour ces dix dernières années multiplié les projets politiques, de portraits documentaires aux fictions d’actualité (W, World Trade Center…), Stone a gardé sa ligne directrice : parler d’aujourd’hui, et tenter d’y apposer son opinion. Rien à voir donc avec SAVAGES, film pop et fun autour d’un duo de talentueux dealers de drogue devant faire face à la concurrence d’un cartel mexicain menée d’une main de fer par une Salma Hayek en vamp’ sexy.

Difficile de reconnaître du Stone là-dedans, et rien à voir avec la qualité finale du film. SAVAGES se regarde facilement, trop peut être, film sucré au casting quatre étoiles mélangeant jeunes pousses d’Hollywood (Taylor Kitsch, Aaron Johnson, Blake Lively) et baroudeurs du genre (Travolta, Benicio Del Toro, Salma Hayek – qui s’amusent comme des petits fous). Stone nous la joue Tony Scott (RIP), mixant effets visuels, montage à tiroirs et voix off menant le récit. Une voix off rapidement exaspérante, mais c’est un peu la faute à Lively…  Pour le reste, ce SAVAGES tente d’imposer une histoire de flingues avec une mini réflexion sur qui sont les vrais sauvages, mais peu importe. Bien qu’un peu long, ce nouveau Oliver Stone est un bon divertissement, honnête et avec quelques surprises, qui devrait largement conquérir son public.

Sans prise de tête Oliver Stone fait le show, et même si on a du mal à croire qu’il a dirigé tout ça, le résultat est plus que convenable. Mais loin d’être mémorable. Reste à voir où réside la patte du maître, peut être dans une forme d’audace (pas forcément originale non plus) finale, en forme de f… off à Hollywood, ou dans quelques scènes clés autour de ces personnages, qu’il soigne dans un style qu’on ne lui connaissait plus. Un mea culpa artistico-commercial pour mieux revenir dans les bonnes grâces d’Hollywood? On verra si la suite est plutôt documentaire dans le tiers monde ou grosse machine…

3.5 / 5