Public enemies

Découvrir un film de Michael Mann, c’est un peu commes les cadeaux de Noël : même si l’emballage est joli, on ne sait pas toujours ce qu’il y a dans la boîte. Evidemment on est encore sous le choc de Heat ou Collateral. Mais Miami Vice nous avait un peu largué.. Tout le génie de Mann reste concentré dans son avance technologique, sans évoquer l’évidence même : c’est un excellent réalisateur.

Et encore je suis poli. Il serait facile d’aligner les points d’exclamations venant du cinéma de Michael Mann, et les superlatifs en tout genre. Certes sa filmographie n’est pas exempte de défauts, mais ses films majeurs ont vraiment marqués. On le retrouve donc ici promenant Johnny Depp et Christian Bale en pleine Prohibition, l’un jouant le gangster et l’autre le policier. Classique mais vrai : voici la true story de John Dillinger, brigand au grand cœur qui eut le malheur de braquer des banques comme il voulait entre les deux Guerres, ce qui énerva passablement J.E. Hoover, premier boss du FBI. Une guerre entre police et gangsters des plus violentes qui se retrouve ici pleinement : utilisant le numérique comme ses derniers films, Mann réussit ici à nous faire découvrir une Amérique très proche, limite format documentaire. L’image est en effet ici livrée quasiment à nu (c’est du moins l’impression), nous faisant vivre l’histoire comme un spectateur omniscient. Coups de feu et témoignages n’ont jamais parus aussi réalistes sur grand écran.

Un tour de passe passe accentué par une réalisation très proche, plus torturée que sur Miami Vice ou Collateral mais qui colle à l’histoire : Dillinger parcourait les Etats-Unis, en totale liberté, et entre deux attaques ou fusillades. Un train de vie mouvementé, violent, qui demandait donc un choix particulier dans l’approche de ce Robin des Bois moderne (il ne volait que les banques). Mann se redécouvre donc à travers ce film d’époque où même Marion Cottilard passe plutôt bien, et avec toute la classe des costumes d’époque (et les acteurs qui les portent) on ressort avec l’impression d’avoir vu un nouveau classique du genre. Ou un hommage très appuyé, puisque nombre d’extraits de vieux films de gangsters des années 30′ illustrent le film..