Prince Avalanche

Quand David Gordon Green, l’un des francs tireurs de la comédie potache (YOUR HIGHNESS, PINEAPPLE EXPRESS), décide de se faire un petit film indé’ plus intismiste, cela donne une oeuvre naturaliste et contemplative en pleine forêt. Quitte à ce que ce soit dans les hauteurs d’Hollywood…

Avec PRINCE AVALANCE, pas de blagues scatos ni de pets de travers (encore que…). Deux employés chargés de mettre en état une route forestière passent leur semaine à deux, perdus au milieu de nulle part. L’occasion pour eux de se découvrir, voir de faire un sérieux état des lieux de leur vie. Une introspection forcée entre un quadra mal à l’aise, réfugié là pour fuir le malaise d’un couple qu’il pense sauver, et son jeune beau frère concentré sur les choses plus charnelles sans réellement comprendre le monde autour de lui. Un binôme magique porté par Paul Rudd et Emile Hirsch, ce dernier s’abonnant donc aux rôles d’ermites en pleine nature.

Pas inintéressant sur le fond, ce PRINCE AVALANCE se pose néanmoins comme une réflexion, un moment de pause avant une entrée en scène dans ce qui pourrait être la vraie vie. L’ensemble se construit alors autour de petits instants, de petites phrases pour finalement écrire la vraie raison d’être de ces deux bonhommes paumés. Et si Paul Rudd, excellent, démontre sa capacité (régulière) de pouvoir sortir des sentiers battus des grosses comédies où il apparaît, le film se repose sans doute trop sur les épaules du tandem principal, n’osant trop s’en éloigner pour mieux s’abandonner dans ce décor mystique de ruines et de fumées.

On peut saluer la volonté du réalisateur de faire « autre chose », on garde quand même l’impression qu’il a trouvé son sujet dans la rubrique des faits divers un matin dans son journal… PRINCE AVALANCE est un film indépendant, glorifié comme tel, avec de nombreuses qualités, mais qui manque cruellement d’antagonisme. Au-delà du message, et du portrait, peu d’explications sont fournies (surtout sur l’autre duo du film).

2 / 5
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