Motorway

Film projeté dans le cadre de L’Etrange Festival 2012.

Dans l’indifférence d’une vraie culture cinéma, on arrive devant MOTORWAY avec un seul critère : production Johnnie To. Bon, alors de la part de ce grand monsieur, on est en droit d’avoir un bon petit film nerveux et racé, surtout quand ça parle voiture.

Classieux, sans doute. MOTORWAY explore l’affrontement psychologique à cinq vitesses entre un jeune flic accro à la vitesse et d’anciens truands maîtres de leur bolide. Mais attention : loin des lumières d’Hollywood, un film de pilotes n’est pas forcément flashy et boosté à la nitroglycérine. Non, ici on a affaire à de vraies voitures, préparées et huilées, mais d’un réalisme à toute épreuve. D’ailleurs MOTORWAY joue dans le vrai. On touche à sa boîte de vitesse avec intelligence, et le cadre, les lumières privilégient une ambiance nocturne, sombre. Dans l’obscurité des courses poursuites de nuit, le héros apprend petit à petit à sentir son véhicule, et nous à ne pas forcément tomber dans les pièges d’un film à secousses.

Si MOTORWAY peut surprendre sur la façon d’aborder très frontalement l’univers des voitures et de ne pas sombrer dans le feu d’artifice visuel et narratif, on reste quand même un peu sur notre faim. L’histoire s’handicape d’un sentimentalisme pesant, entre un mentor (forcément sacrifiable) et un personnage central lorgnant vers un héros à la DRIVE, sombre et taciturne, le sourire en moins. En manque de charisme par endroit, voilà donc une production To pas franchement désagréable, surprenante sur certains points mais qui s’embourbe au passage de la troisième vitesse.

2.5 / 5
À lire aussi ⬇️

Devenez contributeurs/rices. 👊

Rejoignez un magazine libre et respecté. Depuis 2004, Onlike recense pas moins de 46 contributeurs indépendants dans ses colonnes,

en savoir plus
NEXT ⬇️ show must go on