Malavita

Retrouver Luc Besson après une carrière riche en péripéties est toujours un pari. Aura t-on le Besson producteur, ou le réalisateur derrière la caméra ? Pour MALAVITA, un peu des deux. D’un côté le Besson qui fait ce qu’il veut en adaptant un livre de Tonino Benacquista, un ami à lui et donc un terrain de jeu tout à fait modulable, et de l’autre le Besson réalisateur qui se donne quelques challenges, à commencer par un acteur renommé, Robert de Niro.

Voilà de quoi créer l’attente. Pour autant, MALAVITA ne sera pas le renouveau Besson. Coincé entre une envie de cinéma, et les moyens à sa portée, Besson joue le jeu sans prendre de risques. Formaté comme une belle oeuvre pour le prime time (américain, sans doute), son film de mafia (où on voit un ex-mafieux et sa famille se réfugier en pleine Normandie grâce au programme de protection des témoins) ressemble plus à une comédie moyenne qu’à un drame tragique. Trop timide, Luc Besson et De Niro s’engagent dans une oeuvre trop populaire (et trop grossier dans le propos) et sans grands enjeux, qui ne devrait pas rester bien longtemps en mémoire.

Malgré tout, difficile de les blâmer. On a tous droit à un peu de récréation de temps en temps. Si l’essentiel du film est une belle livraison sous forme de téléfilm de luxe, et malgré quelques curieux choix (la fin en sépia ?), MALAVITA se laisse voir sans déplaisir à partir du moment où vous n’en attendez rien. Les enfants terribles du couple vedette s’amusent visiblement, De Niro retrouve l’humour qu’il avait voici dix ans, et on en serait presque pour notre argent si le récit avait été un peu plus fouillé. Descendu de ses projets ambitieux, Besson continue de s’amuser. Il serait peut être temps pour lui de se redonner quelques enjeux sur l’écran, à côté de ses projets en tant que producteur.