Macbeth

Cannes 2015 / Sélection Officielle / Compétition

De Shakespeare je ne connais que Le Marchand de Venise et Roméo & Juliette. Mais ce qui me tente ici c’est le réalisateur. Il m’avait glacé le sang avec son précédent et premier film présenté à la Semaine de la Critique en 2011, Les Crimes de Snowtown.

Macbeth est un noble guerrier, chef charismatique de l’armée du Roi, son cousin. Il revient d’une longue bataille, éprouvé. Mais on lui a prédit le trône du Roi. Le pouvoir lui monte à la tête…

Visuellement bluffant, le film est une série de sublimes tableaux montrant tour à tour des batailles, des funérailles, des exécutions… Macbeth c’est violent, tragique. Ce qu’en fait Justin Kurzel, le réalisateur est très touchant. Mettre autant de beauté dans une histoire aussi violente m’émeut et me marque. Puis les vers de Shakespeare, ce petit auteur que l’on ne cesse d’adapter, viennent en emphase dans l’atteinte d’une esthétique majestueuse. Plus je pense à ce film et plus je le trouve important.

En sortant de la projection on reste à se demander si le réalisateur aime ses personnages. C’est peut-être le défaut majeur du film. Macbeth malgré sa folie, son ambition meurtrière, cache des remords et des hésitations. On sent que le premier pas qu’il fait dans cette spirale infernale est destiné à satisfaire, à plaire à son épouse qu’il vénère. Il est loin d’être un homme mauvais au début de cette histoire. Mais tous ces détails restent des détails et sont peu exploités dans la construction des personnages. Macbeth se débarrasse un peu trop vite de ses remords pour qu’on lui pardonne ses écarts meurtriers.

Rappelons que Akira Kurosawa, Roman Polanski et Béla Tarr ont aussi adapté Macbeth à l’écran, tous trois habitués de Cannes également. Le film n’a pas porté chance à Justin Kurzel qui repart bredouille, mais transforme l’essai. On avait découvert un réalisateur prometteur, et ici, il nous bluffe totalement.

3.5 / 5
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