Loving, un classique émouvant

Cannes 2016 / Compétition Officielle

Retour de Jeff Nichols, moins de quatre mois après avoir proposé son MIDNIGHT SPECIAL. Hasard des calendriers, des productions, il aura donc sorti (pour l’instant ?) deux films la même année. Et deux essais en évolution de son cinéma, deux films toujours au coeur des Etats-Unis, entre une tentative de science-fiction à émotions (que nous n’avons pas totalement adoré) et ce fait réel ayant modifié la Constitution américaine : deux films très … spielbergiens, finalement.

Nichols soigne ses films, et celui-ci n’échappe pas à la règle. Sobriété et minutie pour servir une histoire avant tout d’homme et de femme, une histoire d’amour dans un temps (pas si loin..) où il était interdit, entre un homme blanc et une femme de couleurs. LOVING suit cette histoire sur leurs années de combat, celles de la reconnaissance de leur union, celles surtout de l’affirmation de leur lien, entre famille à créer et bouleversements à supporter. Par petites touches, subtiles, LOVING confirme  la sensibilité d’un cinéaste à traiter son sujet, cette fois-ci ancré dans un époque réelle, loin de son précédent justement.

LOVING est un film dessiné autour d’une histoire d’amour, et de deux comédiens convaincants. Joel Edgerton, pour sa deuxième collaboration, se métamorphose en bloc de pierre romantique. Ruth Negga (vue dans… AGENTS OF SHIELD !) crève l’écran, pleine d’espoirs et d’amour. Avec en fond l’évolution des rapports raciaux dans les années 50 aux USA, LOVING dénote dans une filmographie plutôt ouverte au merveilleux (fantastique, onirique..), qui trouve ici un écho romantique dans un réel bien trop triste.

4 / 5