Lore

Quand une réalisatrice australienne, Cate Shorltland, est touchée par le roman La Chambre noire, racontant le récit d’une jeune allemande à la fin de la guerre, elle nous livre une pépite brute.

La Seconde Guerre Mondiale se termine et le père, un militaire nazi, rentre auprès des siens, l’air inquiet. Lui et la mère laissent leurs enfants, chacun à leur tour. On comprend qu’ils se rendent aux Alliés. Ils laissent comme instruction à Lore, l’aînée de la fratrie de cinq enfants, de se rendre chez sa grand-mère à Hambourg, de l’autre côté de l’Allemagne. On la suit avec ses frères et soeur dans un périple terrifiant à travers l’Allemagne, au gré de rencontres inattendues.

Le film s’ouvre sur beaucoup de douceur, des images d’une belle verdure et d’une nature puissante. Peu à peu cette dernière change, se grise, se refroidit. Les plans vagabonds du début sont synonyme d’une liberté encore innée pour Lore. On suit cette adolescente devenir mère de substitution puis femme au contact des hommes qu’elles croisent au cours de son périple. Certaines scènes d’une sensualité rare électrisent le récit glauque de cette fratrie. Elle croise un juif et leur attirance est troublante quand on se souvient à quel point le nazisme est dans ses veines.

Surprenant, troublant et très esthétique, Lore dégage une atmosphère unique, entre un récit glauque, une histoire d’amour extraordinaire et un contexte fascinant.

4 / 5