L'idéal, 99 francs, un mars et ça repart

C’est le retour de l’insupportable Beigbeder, Frédéric Beigbeder. Mais on l’aime bien, au fond. Après plusieurs romans (inspirés de faits réels), et deux films, dont l’un réalisé par Jan Kounen (99 FRANCS) puis l’autre par lui-même (aucune raison de ne pas le faire, L’AMOUR DURE TROIS ANS), Beigbeder repart avec son alter-aego à l’écran Gaspard Proust pour une virée en Russie, et sur les traces de sa propre paternité.

Car oui, Beigbeder est finalement un homme comme les autres, et passé les années folles (de sa propre vie), il doit bien commencer à redescendre sur terre. Dans sa volonté à se perdre totalement, avant dans la drogue, maintenant dans son exil forcé en Russie pour devenir « chasseur de tête » de mannequins, l’insouciant Octave Parango doit se rendre compte qu’il appartient à un monde réel. Conséquence logique, il va rattraper ses vies précédentes, démêler les tentations des vrais choix, et toujours avancer sans forcément prendre en compte les avis extérieurs.

Parango/Beigbeder s’offre une suite moins palpitante que 99 FRANCS, mais non moins dénuée d’intérêts. L’auteur-réalisateur-adaptateur continue d’offrir son joyeux sarcasme aux spectateurs, mais ouvre aussi des failles sensibles, entre ses souhaits de paternité et un personnage bien moins concerné par ce qu’il s’y passe. Et au final, c’est attachant de voir Parango feindre de refuser le réel, les responsabilités, tout en les désirant tellement. Casting aidant (les très pertinents Jonathan Lambert et Audrey Fleurot), Frédéric Beigbeder offre beaucoup de choses pour son deuxième long métrage (comme capitaine), toujours dans son propre univers ce qui fait toute la différence avec le lot de comédies pré-formatées pour la télévision.

3.5 / 5