Les infidèles

Film évènement, film polémique, les INFIDELES du duo Dujardin-Lellouche n’auront pas fait trembler longtemps. Au-delà d’une fausse polémique rapidement éteinte, le film bénéficie surtout d’une campagne promo de circonstance autour du succès de THE ARTIST, Jean Dujardin en tête. Qu’on le veuille ou non, d’ailleurs. Film à sketchs, LES INFIDELES est avant tout pour les deux comédiens aussi réalisateurs de réunir une belle bande de potes pour un film plus sensible que drôle. Passage de la quarantaine oblige?

Oui, LES INFIDELES vous parleront de couple, de sexe et de vie. Un vrai condensé dynamique pour un film qui l’est moins ; découpé en plusieurs parties très distinctes, LES INFIDELES se rapprochent plus d’un examen social et humain du trentenaire mâle d’aujourd’hui que d’un « kiff » viril. Comprenez, passez les 30 piges, marié-casé-emprunté, le mec s’ennuie. Basiquement. Et pas que pour des bonnes raisons. Du moins, c’est ce que l’on tente de nous faire croire. Dujardin et Lellouche, réalisateurs par endroits, comédiens à temps plein, occupent l’espace pour nous conter de ci l’histoire de la maîtresse volage (du coup le mari trompeur devient trompé), du commercial en séminaire (lourd mais bedonnant), du couple à la recherche d’une certaine vérité (trop d’honnêteté tue le reste…),…

Des passages, des images pas forcément d’une originalité accrue qui malgré tout tissent un grand portrait de l’homme d’aujourd’hui. Généralité absurde mais somme toute sympathique, où le mâle se retrouve en position de faiblesse, celui du doute et du désespoir. Mais pas manichéen ; on nous signale que les femmes sont aussi sujettes à des histoires secrètes. Si la comédie, la vraie, est relativement absente des scénettes que l’on nous présente, LES INFIDELES gardent un certain ton non dénué d’humour, d’ironie dont les deux stars du show usent avec saveur. Certains passages sont néanmoins très drôles, surtout dûs aux apparitions de guests, Manu Payet en tête. Les compères terminent le spectacle dans un grand n’importe nawak à Las Vegas, dernière bravade d’hommes désespérément infidèles et amoureux. Tragique certes, mais magnifique.